Elia craint des ruptures d’approvisionnement en électricité à partir de l’hiver 2022-2023

Le gestionnaire du transport d’électricité Elia met en garde vendredi contre un manque de capacité électrique en hausse, en amont de la sortie du nucléaire prévue à l’horizon 2025. En raison de la sortie du charbon dans plusieurs Etats européens, des ruptures d’approvisionnement sont par ailleurs à craindre dès l’hiver 2022-2023, a affirmé son CEO Chris Peeters lors d’une conférence de presse.

D’après Elia, la fermeture de l’ensemble du parc nucléaire belge à l’hiver 2025-2026 créera un besoin structurel de capacité supplémentaire d’environ 3,9 GW pour remplacer les centrales, un chiffre en hausse par rapport aux précédentes prévisions qui tablaient, en 2017, sur 3,6 GW. “La différence s’explique principalement par la sortie de la filière charbon que plusieurs États européens souhaitent accélérer. Cela réduit les possibilités qu’a la Belgique d’importer de l’électricité depuis les pays voisins en périodes de pénurie, notamment en Allemagne”, a affirmé le CEO d’Elia.

Depuis la publication de la précédente étude d’évaluation, des fermetures anticipées ou supplémentaires ont été annoncées pour un total de 26 GW. C’est principalement la sortie accélérée du charbon aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Italie, en France et surtout en Allemagne qui aura un impact négatif sur nos capacités d’importation durant les mois d’hiver. Cette situation entraînera une augmentation du besoin de capacité en Belgique pour les hivers 2022-2023, 2023-2024 et 2024-2025, avertit Elia. Il s’agit là d’une donnée nouvelle. “Avant la sortie du nucléaire en 2025, il y aura donc déjà un nouveau besoin de capacité pouvant dépasser 1 GW”, a précisé Chris Peeters, selon qui “des mesures supplémentaires seront nécessaires” pour garantir la sécurité d’approvisionnement.

Le mécanisme actuel de réserves stratégiques n’a en effet été approuvé que jusqu’à l’hiver 2021-2022 et le mécanisme de rémunération de la capacité (CRM) – un mécanisme de soutien financier pour assurer la sécurité d’approvisionnement – sera quant à lui d’application à partir de 2025. Dans l’intervalle, “des solutions devront être trouvées pour couvrir la fenêtre 2022-2025”, selon Elia. “Sans intervention structurelle, il n’y aura pas suffisamment d’incitants aux investissements pour permettre l’arrivée complète et dans les temps de la nouvelle capacité de 3,9 GW nécessaire pour répondre à la sortie du nucléaire”, ajoute le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité. Pour garantir la sécurité d’approvisionnement, Elia appelle le gouvernement en affaires courantes et le prochain gouvernement fédéral à accorder la priorité à ce dossier afin que le CRM prévu “offre à court terme une sécurité au marché”.

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