Electricité verte : une arnaque ?

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Le consommateur qui achète de l’électricité verte n’est qu’un tout petit sponsor du “concept vert”, en raison de la complexité du système actuel des certificats. Test-Achats et Greenpeace ont analysé et classé les “politiques vertes” des fournisseurs d’électricité actifs en Belgique. Edifiant.

Chaque fournisseur mène une politique différente pour ce qui concerne l’affectation de ses recettes (environ 280 euros par consommateur, pour une consommation annuelle de 3 500 kWh). Ainsi, tel fournisseur accordera davantage d’intérêt à l’énergie renouvelable, tandis que tel autre préférera investir dans les sources d’énergie classiques, plus polluantes, notamment en termes émissions de CO2.

Partant de cette idée, Test-­Achats a dressé, en collaboration avec Greenpeace, un comparatif des fournisseurs d’électricité présents en Belgique, et ce, en tenant compte de leur production actuelle et future.

Les coopératives : Ecopower, Energie 2030 et Wase Wind sont de petites coopératives qui ont développé une production 100 % verte, provenant essentiellement de l’énergie éolienne.

Les outsiders : les entreprises comme Lampiris, Belpower et Ebem (uniquement en Flandre), si elles obtiennent de moins bons résultats que les coopératives vertes, affichent une belle longueur d’avance sur les grands fournisseurs. Ces outsiders offrent un produit relativement vert, bien que loin des 100 % annoncés.

Les grands groupes : Electrabel, Luminus, Nuon et Essent, quatre entreprises qui appartiennent à de grands groupes européens, voire mondiaux, occupent l’échelon le plus bas de l’échelle environnementale. Elles investissent bel et bien dans l’énergie renouvelable mais certainement pas assez pour pouvoir prétendre à une étiquette verte. Le consommateur particulièrement soucieux de la protection de l’environnement ne s’adressera pas en priorité à ces fournisseurs pour l’achat de son électricité.

Les formules “100 % électricité verte” sont-elles si vertes que cela ?

Nombre de fournisseurs d’électricité en Belgique proposent des contrats comprenant une part plus ou moins importante d’énergie verte, c’est-à-­dire provenant de sources renouvelables. Il y a même de plus en plus de formules tarifaires “100 % électricité verte”. “Plus d’un client séduit par celles-­ci supposera qu’il achète effectivement de l’électricité verte, provenant par exemple d’un parc éolien ou d’une centrale hydraulique, bref produite sans CO2”, avance Test-Achats dans un communiqué.

Selon la loi, il suffit au fournisseur d’électricité verte de présenter des certificats européens appelés “garanties d’origine”. Ces certificats lui permettent de déclarer qu’il fournit bien de l’électricité verte, du moins pour la partie vendue en Belgique.

“Ils ne prouvent donc qu’une seule chose : que cette électricité a été produite quelque part en Europe et provient d’une source d’énergie renouvelable – par exemple, une centrale hydraulique norvégienne, prévient l’association de défense des consommateurs. Ils ne veulent pas dire que le fournisseur possède ou construit ses propres installations de production d’énergie renouvelable. Rien n’empêche d’ailleurs ce dernier d’investir parallèlement dans la production d’énergie grise, comme des centrales nucléaires ou dans des centrales à charbon.”

Dans la pratique, le consommateur qui achète de l’électricité verte n’est donc qu’un tout petit sponsor du “concept vert”, ajoute Test-Achats : “Les certificats européens avec garanties d’origine sont en effet très bon marché. Pour une consommation électrique de 3.500 kWh par an, ce qui correspond à celle d’une famille moyenne, le fournisseur d’énergie ne paie en moyenne que 1 à 2 euros pour obtenir sa couleur verte (pour un tarif 100 % vert). Soyons donc clairs : le mécanisme des garanties d’origine ne contribue que bien peu au développement des énergies renouvelables et à la mise en oeuvre de projets de grande envergure dans ce domaine.”

Conclusion : Test-Achats et Greenpeace réclament plus de transparence

Test-­Achats et Greenpeace demandent que le consommateur soit informé de manière plus transparente sur ce qu’il achète exactement. Et bien entendu, que quand il achète une électricité 100% verte, il puisse être certain que son argent sert effectivement à construire et entretenir des centrales de production d’énergie renouvelable.

Trends.be

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