E-commerce: 42% des dépenses belges s’envolent à l’étranger

pay online © istock

En 2014, 42% des dépenses en ligne des Belges se sont envolées vers l’étranger, soit dans des webshops étrangers, soit vers des commerçants belges qui opèrent désormais hors de Belgique, indique jeudi la fédération du commerce et des services Comeos dans son rapport annuel sur l’e-commerce.

“L’année dernière, nous avons perdu 2,4 milliards d’euros et raté l’occasion de créer 8.302 emplois”, pointe le CEO de Comeos, Dominique Michel.

Le consommateur belge a acheté davantage et plus souvent en ligne l’année dernière, selon Comeos. Le chiffre d’affaires du commerce en ligne, qui équivaut à 5,62 milliards d’euros, a progressé de 15%. Ce résultat représente 6,44% du chiffre d’affaires total du commerce belge, contre 5,6% en 2013. “L’e-commerce devient véritablement normal. C’est une évolution positive dans notre pays”, se réjouit M. Michel.

Pour les magasins physiques, le succès grandissant du commerce en ligne ne représente pas forcément une évolution négative: les commerçants qui ont aussi créé leur propre webshop peuvent récupérer une partie de leur perte en ligne, selon Comeos. “Notre étude annuelle nous apprend que pas moins de 86% des clients en ligne privilégient des sites dont le nom leur est déjà familier. Un magasin physique inspire en effet la confiance”, selon le CEO de la fédération.

Si le Belge tend à acheter davantage en ligne, il n’achète pas pour autant “belge”. “Sur la population globale, 30% des Belges achètent en ligne ‘local’, c’est-à-dire sur des sites où le commerçant réalise l’essentiel de sa valeur ajoutée en Belgique. Aux Pays-Bas, ce chiffre s’élève à 72%. En Allemagne à 59% et en France à 51%”, poursuit le CEO de Comeos. “Le domaine .be ne veut pas dire que le commerçant opère en Belgique. Ainsi, 15,4% des domaines .be sont dirigés aux Pays-Bas.”

Le Belge est un client fidèle de sites étrangers, selon Comeos. Il effectue 20% de ses achats sur les sites français, 18,5% sur des néerlandais et 12,5% sur des allemands.

Comeos pointe une phase d’accélération de l’exode vers l’étranger. “Les commerçants ont tout intérêt à se délocaliser. Notre coût salarial est 20% plus élevé qu’aux Pays-Bas. Nous ne pouvons pas préparer les commandes la nuit à cause d’une législation très stricte sur le travail de nuit dans différents secteurs. Nous livrons ainsi plus tard que nos voisins. Il est également plus difficile de faire appel à du personnel supplémentaire en cas de pic de demande, durant les fêtes par exemple”, regrette Dominique Michel.

La fédération du commerce compte sur l’application de l’accord de gouvernement pour contrer cette tendance. “Les partis représentés au gouvernement fédéral ont promis de permettre le travail de nuit dans la logistique propre au commerce électronique, d’abaisser les charges salariales pour les bas salaires et d’autoriser plus de flexibilité dans le travail”, conclut M. Michel.

Au total, 61% des Belges ont déjà acheté en ligne. Chaque mois, 105 nouveaux webshops sont créés, pour un total de 67.000 sites de commerce en ligne accessibles en Belgique avec un domaine .be.

Partner Content