Drogue: les Belges sont plus faciles à corrompre

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Des prix de vente plus élevés, des acheteurs moins regardants sur la qualité et un personnel portuaire plus enclin à fermer les yeux, comment ne pas préférer notre pays lorsque l’on est trafiquant de drogue ?

Même en matière de drogue, joue la loi de l’offre et de la demande. L’offre étant plus réduite dans notre pays qu’aux Pays-Bas où il existe une certaine tolérance envers les drogues douces, les trafiquants peuvent y maximiser leurs profits – parfois sur des périodes très courtes comme les festivals de musique – en écoulant de la drogue de piètre qualité ou manipulée, explique Elke Roeven, une chercheuse de la KU Leuven. Celle-ci, à force de patience, a fini par ” faire parler ” 25 trafiquants emprisonnés dans les prisons de Hoogstraten, Termonde et Hasselt. Certes, ils n’ont pas brisé l’omerta. Ils ont simplement parlé business, évoqué leurs conditions de travail et celles du marché afin de permettre à Elke Roeven et son professeur, la criminologue Letizia Paoli, d’analyser pourquoi les trafiquants de drogue hollandais préfèrent opérer dans notre pays. Notamment, parce que le risque d’y être coffré est nettement moins élevé.

La police belge, expliquent-ils, ne poursuit que les petits dealers sans vraiment se soucier des gros poissons et leurs méthodes d’enquête sont quelquefois dépassées. Aux Pays-Bas, la police est techniquement plus avancée. Les méthodes de travail y sont plus rigoureuses et la police cherche systématiquement à remonter les filières, de sorte que les grands acteurs y prennent peur. Les Belges, poursuivent-ils, se laissent plus facilement corrompre. Ils n’ont d’yeux que pour le profit immédiat, sans penser au long terme et dans le port d’Anvers, les dockers fermeraient, selon eux, plus souvent les yeux que leurs collègues de Rotterdam.

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