Des “data centers” écolos, vraiment ?

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La digitalisation progressive de notre société influence évidemment l’empreinte environnementale des infrastructures numériques. Mais les énergivores centres de données, essentiels à la continuité des activités économiques, peuvent aussi générer quelque avantage écologique.

Produire sa propre électricité?

Les opérateurs belges de data centers semblent “peu concernés par les questions de durabilité, celle-ci étant principalement associée à l’amélioration de leur business case“, déplorait l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) dans une récente étude. Si la plupart des centres de données achètent de l’électricité verte, cette démarche semble en effet découler davantage de l’offre sur le marché de l’énergie et de leur positionnement en fonction des concurrents. Et le régulateur fédéral des télécoms d’insister sur le fait que rares sont les centres produisant eux-mêmes l’électricité nécessaire ou qu’aucun gestionnaire ne communique pratiquement jamais rien sur sa consommation d’eau nécessaire au refroidissement des systèmes, ou sa gestion des déchets.

Initiatives locales

Malgré les faibles incitations perçues, quelques fournisseurs mènent toutefois une série d’initiatives localement. A l’instar de l’entreprise spécialisée LCL de Diegem qui revendique “le centre de données le plus durable du pays”. La ministre des Télécommunications, Petra De Sutter (Groen), s’est rendue sur place le 21 novembre dernier pour justement apprécier l’étendue de son parc photovoltaïque en expansion (1.300 panneaux attendus en supplément des 2.000 existants pour augmenter la production de 60%).

La demande énergétique des centres de données représente déjà entre 1 et 1,5% de la consommation planétaire d’électricité.

“Plus les parties investiront dans le renouvelable, que ce soit pour leur propre usage ou pour la vente à des tiers, plus vite nous rendrons nos entreprises durables”, s’est félicitée la ministre. Il ne s’agit là qu’une des actions dans un “rôle exemplaire”, a estimé Laurens van Reijen, le directeur général de LCL, qui ambitionne de devenir un acteur majeur du réseau électrique avec production, stockage et consommation optimisés.

Efforts indispensables

Avec un nombre d’utilisateurs d’internet dans le monde qui a plus que doublé en 10 ans et un trafic web multiplié par 20, les applications énergivores de machine learning ou de téléphonie 5G qui se profilent, les services numériques décrivent une croissance explosive. Or, la demande énergétique des centres de données représente déjà entre 1 et 1,5% de la consommation planétaire d’électricité. “L’industrie doit mener des efforts supplémentaires considérables”, ne serait-ce qu’en efficacité énergétique, souligne l’Agence internationale de l’énergie (IEA).

Le centre de données de Google à Ghlin est le premier au monde à fonctionner sans refroidisseurs mécaniques ultra-énergivores.

Déjà des solutions concrètes

Des améliorations en termes d’efficience ont déjà contribué à limiter la boulimie énergétique des data centers. Notamment au travers du matériel informatique et des systèmes de refroidissement. A Ghlin, le centre de données du géant Google est ainsi devenu le premier au monde à fonctionner sans refroidisseurs mécaniques ultra-énergivores: une installation puise les eaux du canal industriel voisin, les retraite et les utilise pour refroidir ses serveurs.

2030

Année où le marché des centres de données dans l’Union devra être neutre en carbone, ambition européenne oblige.

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