Delhaize : la succession de P-O Beckers ne sera pas (forcément) familiale

© Delhaize

Le nouveau patron du groupe Delhaize ne sera pas automatiquement un descendant des familles fondatrices et actionnaires. C’est une nouveauté.

Le groupe Delhaize va peut-être mettre fin à une tradition en annonçant chercher un successeur à Pierre-Oliver Beckers “à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise” (dixit le communiqué).
Delhaize a longtemps conservé la tradition de porter à sa tête un membre de la famille fondatrice qui a fait ses preuves hors et au sein du groupe. Pierre-Olivier Beckers, nommé CEO en 1999, descend de Jules Vieujant, un des trois fondateurs de Delhaize, avec Edouard et Jules Delhaize. Il succédait à un autre membre de la famille, Gui de Vaucleroy. Le père de P-O Beckers, Guy Beckers, a lui aussi occupé le poste de CEO.

Cette pratique n’a pas été néfaste pour le groupe que Pierre-Olivier Beckers laisse en bonne forme. “C’est un départ en beauté” estime Pascale Weber, analyste financière chez KBC Securities, “avec une stratégie bien centrée sur le free cash flow et un cours qui a augmenté ces derniers mois”. Le patron sortant avait été sélectionné pour son action à l’international, dont il avait la charge.

Une famille presque absente du comité exécutif

Du reste la famille n’est plus guère représentée au sein du comité exécutif. Hormis Pierre-Olivier Beckers, il n’y a plus de membre des familles actionnaires historiques. Ils sont un peu plus nombreux au conseil d’administration avec, outre l’actuel CEO, Jacques de Vaucleroy et Didier Smits. Soit trois sur un total de onze, avec un président choisi hors des familles, le Suédois Mats Jansson, ancien patron de SAS.

“Les famille fondatrices n’ont pas le même poids que celle qui sont présentes chez Colruyt ; il n’y a pas de pacte d’actionnaires chez Delhaize” souligne Pascale Weber. Elle est évaluée à environ 20% du capital. Sous la houlette de Pierre-Olivier Beckers, le conseil d’administration et exécutif se sont internationalisés et ouverts. La perspective d’un CEO “externe” aux familles historiques est devenue plus naturelle.

Le départ de Pierre-Olivier Beckers était dans l’air depuis quelques mois. L’annonce, à la mi-2012, de sa nomination de membre du Comité Olympique International à Lausanne, a été interprétée comme un signe qu’il préparait sa sortie. En douceur : il restera administrateur.

Robert van Apeldoorn

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