Crisp, une société suédoise qui fonctionne très bien sans patron

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Être son propre patron, voilà le concept qu’a exploré Crisp, une petite start-up de Stockholm. Sans chef, l’entreprise doit son bon fonctionnement à ses 40 employés autonomes.

Avoir un patron ne semblerait pas essentiel au bon fonctionnement d’une entreprise, c’est ce que pense Crisp, une start-up suédoise de services informatiques basée à Stockholm. Voilà 4 ans que la société n’a plus de chefs ni de PDG, et ça lui réussit ! 40 employés font tourner ensemble l’entreprise, et chacun est son propre supérieur.

Fondée en 1999, Crisp se base aujourd’hui sur ses travailleurs indépendants. D’après le reportage de la BBC, le système a mis du temps à se mettre en place, le personnel avait déjà testé bien avant diverses formes d’organisation : engagement d’un dirigeant traditionnel à sa tête, renouvellement annuel du directeur sur base d’un vote des employés … pour finalement en arriver à la conclusion qu’un patron n’était pas nécessaire, mais plus encore, que sa suppression pourrait lui être bénéfique. La chaîne anglaise d’information met le doigt sur son mode de fonctionnement actuel : concernant les grandes orientations stratégiques de la société, Crisp tient des réunions de quatre jours pour l’ensemble du personnel, et ce, deux à trois fois par an. “Les décisions restent valables jusqu’à la prochaine conférence, nous les testons comme ça“, a indiqué Yassal Sundman, programmeuse chez Crisp. Par obligation légale et pour les décisions plus difficiles, un conseil d’administration subsiste.

L’initiative personnelle, moteur de Crisp

Les travailleurs sont plus motivés grâce à cette totale implication. En termes de satisfaction, la moyenne est d’environ 4,1 sur cinq. Chacun se doit d’être autonome et de prendre des initiatives : ” Si tu veux que quelque chose soit fait, tu te lèves et tu t’en occupes“, explique Henrik Kniberg, cofondateur de Crisp. Sur son blog, la société donne plus de détails : “ une différence importante est que personne ne dit à personne d’autre ce qu’il faut faire, ou combien il se doit de travailler “, assure-t-elle, “chaque ‘Crisper’ a le pouvoir de décider de ce qu’il fait de son temps, à 100% “.

Par ailleurs, le conseil d’administration, renouvelé chaque année, se retrouve, lui aussi, être composé uniquement de Crispers. Il détient le pouvoir formel de l’entreprise et tous les employés sont invités à y devenir membres après deux ans de travail au sein de l’entreprise.

Les limites du système

L’expérience, quelque peu radicale, s’est élargie similairement à d’autres structures telles que Zappos, entreprise de vente par Internet de chaussures détenue par Amazon, avec son système surnommé “holacratie”, favorisant la collaboration sur le lieu de travail. Ce mode de fonctionnement a néanmoins ses limites, et ne convient le plus souvent qu’aux petites start-ups. Crisp a elle-même décidée de ne pas “trop grandir afin d’éviter les problèmes d’échelles “. Drew Houston, fondateur de Dropbox, ne croit pas en ce système si radical : “ce serait trop chaotique “, affirme-t-il. Le risque principal, explique-t-il, c’est que le personnel empiète sur les domaines de responsabilité des uns des autres, ce qui risque de compromettre l’efficacité.

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