Consommer de l’électricité sans redouter l’addition

© istock

Personne ne voit arriver avec plaisir les factures d’énergie dans sa boîte aux lettres. Pour garder la maîtrise de ses compteurs, rien de tel que comparer régulièrement les offres des fournisseurs.

Si vous pensez que votre facture d’électricité est trop élevée ou même si vous ne vous en souciez pas, pourquoi ne pas vérifier ce que propose la concurrence ? Un simple passage sur le simulateur de la Commission wallonne pour l’Energie (Cwape) ou sur Brusim, celui du régulateur bruxellois pour l’énergie (Brugel), permet une vision globale du marché en quelques clics.

Après l’introduction de la commune, du type de compteur et de la consommation annuelle d’électricité, le simulateur livre son verdict parmi tous les fournisseurs agréés. Ainsi une famille bruxelloise de trois personnes, dotée d’un compteur monohoraire, qui consomme 4. 068 kWh par an, réglera des factures annuelles à hauteur de 741,95 euros selon qu’elle est abonnée à l’offre ” Web Variable Octa+ 3 ans ” ou de 924,26 euros si elle a souscrit au ” Luminus Eco+ 3ans “. De la même manière, un ménage nivellois comptant deux adultes et deux enfants, devra débourser de 741,81 à 935,83 euros selon la formule choisie, soit une différence de 212,02 euros. La différence peut se révéler encore plus marquante pour une personne isolée dans la capitale. Elle peut être quitte de son électricité pour 161,25 euros par an avec l'” Electrabel FixOnline ” ou pour 241,58 euros avec ” Luminus Eco+ 3 ans “. Comment changer de fournisseur ? ” Rien de plus facile, s’exclame Pierre Mélon, administrateur gérant de l’ASBL Energies et Ressources, spécialisée en économie d’énergie. S’il y a parfois un délai de préavis à respecter, dans la plupart des cas, la souscription d’un contrat auprès d’un nouveau fournisseur clôture le précédent accord sans aucune autre démarche. Le nouveau fournisseur, trop heureux d’accueillir un nouveau client, se charge de communiquer la résiliation. ”

Le consommateur prudent veillera toutefois à prévenir, par écrit, son ancien fournisseur de la clôture du contrat. Un courrier recommandé n’est pas nécessaire, un simple mail ou un fax peut suffire mais conserver la trace d’envoi est prudent.

Quel type de contrat choisir ? Il n’y a pas de mauvaise formule. Le tarif fixe met à l’abri des hausses, mais il ne permet pas non plus de profiter de la baisse quand elle survient. Quant au variable, il suit les fluctuations du marché. ” Aujourd’hui les prix sont bas, autant les garder le plus longtemps possible avec un tarif fixe. Je préconise une simulation de sa consommation tous les deux ans, pour voir si son tarif reflète encore celui du marché “, précise Pierre Mélon. A noter que la durée des contrats, trois ans dans la plupart des cas, ne vaut que pour le tarif. Ce n’est en aucun cas une durée sur laquelle le consommateur s’engage.

Pas de promotion

Attention, souligne Stéphanie Grevesse, porte-parole de la Cwape, ” le comparateur est mis à jour chaque mois mais il ne reprend pas les éventuelles promotions temporaires du type ‘payez 5 euros de moins par mois pour toute souscription ce mois-ci’ “. La visite des sites des fournisseurs reste donc utile.

Autre élément à prendre en compte, quel service ou type de communication souhaitez-vous avec votre fournisseur ? Du ” tout par mail ” à la traditionnelle facture papier, plusieurs formules cohabitent. Evitez la société MEGA si vous désirez être rapidement remboursé d’un éventuel trop perçu. Toujours selon la Cwape, la régularisation annuelle demandait 17 jours au fournisseur de Liège en 2015 quand son concurrent ENI ne prenait que trois journées. Autre indication du régulateur wallon, prenez votre mal en patience si vous êtes abonnés chez Eneco, il affichait l’an dernier, un délai de clôture du dossier consécutif au passage chez un autre fournisseur, jusqu’à plus de 70 jours. La plupart des acteurs du marché se trouvent, fort heureusement, en dessous d’une vingtaine de jours.

Le groupement d’achat se présente parfois en alternative aux contrats classiques. ” C’est généralement une initiative de la commune dont l’efficacité dépend fortement du nombre de participants. Les fournisseurs n’y répondent pas toujours. Celui qui domine le marché a le plus à perdre si le bruit se répand qu’il fournit de l’électricité moins cher “, conclut Pierre Mélon.

En Flandre aussi

La Vreg, le régulateur flamand du gaz et de l’électricité, contrôle le marché de l’énergie et informe les consommateurs du nord du pays. Notamment via le V-test : un module grâce auquel les familles et les isolés peuvent, compte tenu de leur consommation, comparer les contrats de tous les fournisseurs d’énergie en Flandre. Indépendants, professions libérales et PME utilisant de la basse tension peuvent également recourir au V-test. Leur consommation annuelle ne doit toutefois pas dépasser 59.999 kWh (électricité) et 149.999 kWh (gaz).

YVAN DE SMET

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content