Caterpillar: les syndicats ont reçu une mise en demeure

© BELGA/Virginie Lefour

Les syndicats de Caterpillar à Gosselies ont indiqué ce mardi matin avoir reçu une mise en demeure en anglais du groupe après les dégradations survenues lundi sur le site. Les contours de celle-ci sont pour le moment encore flous.

Une réunion organisée mardi après-midi entre syndicats et direction devrait préciser les implications de la mise en demeure et éventuellement déterminer les conditions dans lesquelles les discussions pourraient se poursuivre.

La direction de Caterpillar Belgium n’a pas souhaité commenter l’information ce matin.

Les syndicats, en revanche, ont indiqué que la mise en demeure ouvrait une nouvelle période. “Si elle devait être appliquée, le site de Gosselies pourrait le cas échéant être isolé du groupe. Ce qui voudrait dire pour lui qu’il devrait notamment financer le plan social”, a indiqué Emmanuel Chemello, permanent CSC.

Mardi matin, après différentes informations contradictoires, le personnel a pu pénétrer sur le site, selon les syndicats.

Lundi soir, les syndicats attendaient une réaction éventuelle du groupe, après les dégradations perpétrées dans la matinée contre un engin mécanique sur le parking de l’usine et les dégâts constatés sur un second.

“Il est difficile de parier sur ce que le groupe va décider, mais nous n’écartons pas qu’il choisisse, le cas échéant, de suspendre les commandes à l’usine de Gosselies”, avait indiqué Emmanuel Chemello, permanent CSC.

“Tout est possible, mais si le groupe devait arrêter la production, la décision susciterait un grand mécontentement parmi le personnel”, avait pour sa part affirmé Antonio Zonca, permanent FGTB.

Dans l’organisation du groupe, Caterpillar Belgium agit comme prestataire de services pour Caterpillar SARL. Formellement, cette filiale de droit de suisse passe donc commande d’engins mécaniques à l’usine carolo.

Si le groupe devait décider de suspendre définitivement les commandes à l’usine carolo, la production s’en trouverait automatiquement arrêtée alors qu’elle est censée se poursuivre au moins jusqu’à début avril. Une perspective qui aurait des conséquences pour une partie ou la totalité du personnel, qui serait mis en chômage économique ou percevrait des indemnités de grève.

“L’idéal serait une poursuite de la production, c’est la solution qui minimise les conséquences financières pour le personnel”, soulignait Emmanuel Chemello. Selon ce dernier, un arrêt de la production pourrait également modifier le rythme des négociations en cours.

S’ils condamnent les débordements de lundi matin, les syndicats les situent dans le contexte de vive inquiétude au sein duquel évolue le personnel depuis plusieurs mois. “Ces violences sont d’autant plus regrettables qu’elles vont légitimer désormais une attitude plus dure de la direction”, déplorait Emmanuel Chemello.

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