Bpost soumet une “proposition finale et améliorée” à PostNL

© BELGA IMAGE

Bpost a confirmé mercredi soir avoir remis une “proposition finale et améliorée” de reprise de l’entreprise néerlandaise PostNL. Cette nouvelle offre répond aux inquiétudes précédemment exprimées par la société néerlandaise, précise le communiqué.

Un montant de 5,75 euros par action de PostNL est prévu, contre 5,65 lors de la précédente offre. Le prix a ainsi été augmenté de 0,376 euro en espèces par action, ce qui représente un montant total en espèces de 167 millions d’euros. L’entreprise néerlandaise sera dès lors valorisée à hauteur de 2,5 milliards d’euros.

La proposition prévoit également des garanties quant à l’incertitude née de la participation du gouvernement belge dans la future société, bpost appartenant actuellement à 51% à l’Etat belge. “bpost note qu’il est nécessaire d’apporter une assurance supplémentaire que les valeurs et la culture de PostNL ainsi que les intérêts de ses parties prenantes néerlandaises soient garantis.”

Quatre adaptations supplémentaires sur le plan de la gouvernance ont dès lors été ajoutées par rapport aux précédentes offres.

La première se traduit en une limitation des représentants au sein du conseil d’administration de la future société combinée. L’Etat belge ne pourra y avoir plus de trois représentants parmi les dix membres que comptera cet organe. La précédente proposition de bpost ne prévoyait pas de limitation en la matière.

La seconde adaptation stipule que le nombre de représentants de l’Etat belge au sein du CA de la nouvelle société sera équivalent à celui des représentants de PostNL. Une fondation néerlandaise sera chargée de vérifier que les intérêts des parties prenantes néerlandaises sont bien respectés.

La troisième mesure relative à la gouvernance prévoit une majorité qualifiée au sein du CA pour certaines décisions présentant un intérêt institutionnel et stratégique important. “Les trois administrateurs proposés par PostNL pourront dès lors empêcher qu’une telle majorité ne soit atteinte”, assure bpost.

Enfin, le conseil de surveillance (équivalent néerlandais du CA) de PostNL sera étendu de 5 à 8 personnes. “Deux membres indépendants seront nommés sur proposition de PostNL, deux sur proposition du conseil d’entreprise de PostNL, et quatre sur proposition de bpost, “en ce compris le président qui aura une voix prépondérante en cas de partage des votes”.

L’entreprise belge prend en outre plusieurs engagements non-financiers garantissant que “les intérêts des parties prenantes de PostNL seront préservés après la transaction”. bpost veillera ainsi à ce que l’entreprise néerlandaise reste financée de manière adéquate et garantit le financement des pensions. “Nous garantissons que PostNL aura les moyens de pouvoir financer les pensions. Si ce n’est pas le cas, cette obligation reviendra à la société-mère, c’est-à-dire bpost”, explique son porte-parole Baudouin de Hepcée.

bpost souligne par ailleurs le caractère “certain” de l’opération. Si auparavant des clauses de la proposition pouvaient être sujettes à révision en cas de mesures drastiques prises par les autorités de la concurrence aux Pays-Bas et pouvant mettre à mal la transaction, ce n’est plus le cas dans cette offre améliorée.

Cependant, une telle opération ne pourra avoir lieu qu’une fois l’arrêté royal autorisant la privatisation de bpost signé, précise son porte-parole. “Le gouvernement ne fera pas marche arrière si l’on arrive à un accord avec PostNL”, affirme-t-il. Il faudra également obtenir l’aval de la Commission européenne.

Les obligations de bpost par rapport au personnel statutaire seront garanties et il n’y aura donc pas d’impact pour le personnel en Belgique, soutient encore Baudouin de Hepcée. Idem aux Pays-Bas, où les conditions de travail sont elles aussi assurées.

bpost a, à nouveau, souligné qu’une telle transaction avait pour objectif de mettre en oeuvre sa stratégie de croissance dans le marché des paquets, qui est de plus en plus international. Une fusion lui donnerait en effet accès à un marché de 28 millions de consommateurs, sur lequel les retours sur investissements, notamment pour ce qui concerne le courrier (60% des revenus de bpost et 50% de ceux de PostNL), sont bien plus intéressants que pour le seul marché national.

La complémentarité géographique des deux entreprises est également mise en avant, la société néerlandaise étant également présente en Allemagne et en Italie, alors que sa consoeur belge est notamment active aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.

L’entreprise postale se dit “convaincue que le conseil de surveillance et le conseil d’administration de PostNL évalueront avec soin sur ses mérites la proposition”. bpost ajoute “attendre avec intérêt de recevoir de PostNL une invitation à entamer les négociations à très brève échéance”. Il y a quelques jours, l’entreprise néerlandaise, qui entend poursuivre sa propre stratégie indépendante, avait refusé une précédente offre de reprise.

“Cette 3e offre est la dernière et la meilleure que l’on peut déposer”, estime le porte-parole de bpost. “Il n’y en aura pas d’autre. Si elle est refusée, nous n’en relancerons pas une nouvelle. Il n’y a pas d’offre hostile en vue”, a-t-il encore confié, assurant qu’en cas d’échec, l’entreprise continuera de surveiller les opportunités de croissance pouvant se présenter à elle.

Partner Content