BNP Paribas et Total accusés de financer la junte birmane

Total utiliserait un trust de BNP Paribas, basé dans un paradis fiscal, pour verser de l’argent à la junte birmane. “Et de hauts responsables de la junte possèdent des comptes à la branche de Singapour de BNP Paribas”, dénonce l’ONG EarthRights International.

Les compagnies pétrolières présentes en Birmanie, dont le français Total et l’américain Chevron, se sont rendues complices d’assassinats ciblés depuis un an dans ce pays et alimentent, par les revenus du gaz, les ambitions nucléaires militaires de la junte, a accusé lundi l’ONG EarthRights International.

Cette organisation non gouvernementale américaine, qui dénonce régulièrement les agissements de ces compagnies en Birmanie, affirme que les revenus gaziers encaissés par la junte birmane entre 1998 et 2009 s’élèvent à “4,599 milliards de dollars, dont 915 millions en nature sous forme de gaz naturel à usage local, le reste ayant été versé en liquide”.

ERI, qui précise que Total a refusé de la recevoir, met également en cause BNP Paribas. “D’après des informations datant de 2003, la banque française BNP Paribas est impliquée dans le projet à travers BNP Paribas Jersey Trust, basé dans les îles anglo-normandes, qui est utilisé comme agent payeur par Total, a assuré un responsable d’ERI, Matthew Smith, au cours d’une conférence de presse suivie par l’AFP. Et de hauts responsables de la junte birmane possèdent des comptes à la branche de Singapour de BNP Paribas.”

ERI : Total et Chevron “encourent un risque bien réel de voir leur responsabilité pénale engagée”

Total est en Birmanie depuis 1992 sur le champ gazier de Yadana, dont il possède 31,24 %. Chevron détient 28 % des parts de ce champ, qui représente 60 % du volume des exportations de gaz de la Birmanie vers la Thaïlande. La compagnie thaïlandaise PTTEP est également mise en cause par ERI.

Dans un nouveau rapport publié lundi à Paris, ERI affirme que ces revenus gaziers représentent un moyen de pression internationale pour empêcher la junte, soupçonnée de vouloir acquérir l’arme atomique, de développer des ambitions nucléaires. L’ONG suggère dès lors “des restrictions de l’accès du régime aux marchés internationaux des capitaux et le gel des avoirs concernés”.

Selon ce rapport, Total et Chevron “encourent un risque bien réel de voir leur responsabilité pénale engagée” dans leur pays respectif à propos d’assassinats ciblés commis par des militaires assurant la sécurité des installations gazières.

Trends.be

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