BINGO pour la RTBF

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Avec la qualification des Diables Rouges pour le Brésil, la chaîne publique réalise une excellente opération commerciale. Elle détient en effet les droits de retransmission pour la prochaine Coupe du Monde et les deux autres à venir.

“Bankable”. Au-delà de l’aura strictement sportive qui entoure les Diables Rouges, c’est cet anglicisme sorti tout droit du jargon cinématographique qui anime désormais les conversations lorsque l’on évoque l’équipe nationale belge de football. Individuellement, d’abord, puisque la valeur financière de chaque joueur ne cesse de grimper sur le marché international des transferts — Marouane Fellaini a été vendu cet été à Manchester United pour 32 millions d’euros — et collectivement, ensuite, puisque la marque Diables Rouges n’a jamais été aussi porteuse sur le plan commercial. Ravis, les 10 gros sponsors de l’équipe nationale se lèchent encore les babines devant les nouvelles perspectives brésiliennes et l’Union belge de Football ne sait d’ailleurs plus où donner de la tête face aux nouvelles demandes de partenariats avec les Diables.

Dans ce contexte hautement euphorique, les chaînes de télévision qui programment les rencontres des Belges tirent aussi un joyeux profit de l’aventure. Vendredi dernier, le match contre la Croatie qui a entériné la qualification des Diables pour le Brésil a ainsi été suivi par 2,5 millions de téléspectateurs — un record — et généré près de 35.000 mentions spécifiques sur les réseaux sociaux. Avec 60 % des parts du marché francophone enregistrées ce soir-là, la RTBF jubile, d’autant plus que la chaîne de service public a acquis les droits de retransmission pour les trois prochaines Coupes du Monde — Brésil 2014, Russie 2018 et Qatar 2022 — et qu’elle a récemment obtenu les droits télé pour les matchs de qualification à l’Euro 2016 et à la Coupe du Monde 2018. Si le montant des sommes déboursées pour ces différents contrats est précieusement gardé secret et sans doute considérable, il n’en reste pas moins que la transaction s’avère profitable pour la chaîne publique. “C’est une opération tout à fait rentable pour la RTBF, analyse le directeur des sports Michel Lecomte. Non seulement au niveau des rentrées publicitaires, mais surtout pour l’image de la chaîne qui peut en outre mettre son expertise au-devant de la scène.”

Tarifs en hausse

Depuis la montée en puissance des “nouveaux Diables” et l’engouement ressenti au sein des supporters, la demande des annonceurs pour occuper l’espace publicitaire à l’heure des matchs a en effet dépassé l’offre, entraînant dès lors une hausse des tarifs pendant ce créneau spécifique. Pour le match Croatie-Belgique, le tarif de diffusion de chaque spot a ainsi flirté avec les 15.000 euros bruts, soit une hausse de 50 % par rapport à des émissions dites normales. “Nous n’avons pas encore fixé les tarifs pour les matchs au Brésil car cela va dépendre du tirage, des adversaires et de l’heure de diffusion, commente Yves Gérard, directeur général de la RMB, la régie publicitaire de la RTBF, mais on sait déjà qu’une Coupe du Monde est généralement rentable.” La preuve : la RMB avoue avoir déjà vendu huit packages de sponsoring autour de l’événement à des annonceurs qui, pour le moment, souhaitent rester discrets. Avec un bémol, cependant : la crainte que la Coupe du Monde n’engendre l’effet pervers d’un fléchissement des investissements publicitaires avant et après l’événement. Les budgets des marques, effectivement, ne sont pas extensibles, surtout en période de crise.

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