Au CES de Las Vegas, l’Awex déplore la culture de l’échec à la belge

Google, très visible au CES de Las Vegas. © AFP/David McNew

Quatorze PME et start-up wallonnes se sont rendues cette semaine au salon de l’électronique Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas sous l’égide de l’Awex. Mais il manque encore aux Wallons “l’état d’esprit d’oser y aller”, analyse sa patronne.

Pour Pascale Delcominette, l’administratrice générale de l’Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers (Awex), il manque encore aux entrepreneurs du sud du pays, quel que soit leur domaine, la mentalité d’oser y aller et de se confronter aux grandes entreprises de leurs secteurs respectifs. “Il faut donner des déclics et des envies et l’éducation a un rôle à jouer en amont”, analyse-t-elle depuis les Etats-Unis, mercredi.

L’échec est trop souvent stigmatisé en Belgique dans l’éducation, alors qu’aux Etats-Unis, on ne double pas. L’argent n’est en outre pas considéré négativement. Un rapport plus complexe dans ce domaine apporte parfois, au contraire, des difficultés à lever des fonds, constate-t-on au sein de l’Awex.

Les entreprises qui ont fait le déplacement cette année avec l’Agence wallonne sont, quant à elles, “ravies”, selon l’administratrice générale. “Les grands noms de l’électronique sont ici et elles peuvent organiser des rendez-vous, nouer des contacts privilégiés. Beaucoup disent d’ailleurs que le salon est déjà une réussite après la première journée.”

Il y avait cette année une véritable envie des entreprises wallonnes de se rendre au CES, le plus important événement consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. “Il y a une masse critique suffisante grâce à la maturité du secteur” au sud du pays, d’après la patronne de l’Awex, qui est la seule agence régionale belge dédiée aux exportations à avoir des stands sur place.

Le budget pour cette dernière n’est d’ailleurs pas mince: 140.000 euros. “Pour nous, cela coûte cher”, reconnait Pascale Delcominette. “Les entreprises ne pourraient cependant pas être là toutes seules.” Grâce à l’intervention de l’Awex, il ne leur faut en effet débourser plus que de 600 à 1.200 euros (hors TVA) pour être présentes à Las Vegas.

Si on ignore encore si les Régions bruxelloise et flamande seront présentes pour la prochaine édition de l’événement en janvier 2019, l’Awex a, elle, d’ores et déjà prévu de rééditer l’expérience. L’événement s’organise toutefois plus d’un an à l’avance et si les démarches n’ont pas encore été entreprises, il est sans doute trop tard, glisse Guy-François Van Paescchen, responsable du salon pour l’Agence wallonne.

“Le CES est une vitrine de ce qu’on a dans notre Région, de la créativité de la high-tech wallonne. Cela donne en outre une crédibilité incroyable aux entreprises d’être ici, elles qui sont de plus tirées vers le haut parce qu’en contact avec les meilleures sociétés de leurs secteurs”, légitime encore l’administratrice générale.

L’Awex profite enfin de tels événements pour capitaliser sur sa présence. C’est ainsi qu’elle rencontre d’importantes délégations étrangères pour nouer d’éventuels partenariats. Elle s’est ainsi entretenue avec des responsables du secteur de l’électronique de Shenzhen, qui est considérée comme la Silicon Valley chinoise, en marge du CES. Cela permet des économies d’échelle plutôt que d’organiser de nombreuses missions économiques, explique-t-on.

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