Ardo, Tessenderlo, CMI, Scaldis… ces meilleurs investisseurs belges en France

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Un palmarès qui illustre la diversité des secteurs et souligne le poids toujours important de l’industrie.

C’est aux Brigittines à Bruxelles qu’ont été mises à l’honneur les entreprises belges qui investissent en France. Le Prix du meilleur investisseur (PMI) 2018 récompense les investissements structurants et innovants réalisés en 2016 et 2017. Ce prix est organisé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) France Belgique, en collaboration avec l’agence Business France et Trends-Tendances et en partenariat avec KBC Corporate Banking, Nord France Invest et Group S.

Quelques chiffres mettent en évidence le poids des relations commerciales privilégiées qu’entretiennent les deux pays. En 2016, la Belgique a été le quatrième investisseur européen en France et est à l’origine de 5 % des investissements étrangers. Par ailleurs, on compte dans l’Hexagone plus de 4.600 entreprises belges qui emploient plus de 135.000 personnes. Dans l’autre sens, on peut noter qu’en 2017, les exportations françaises vers la Belgique ont représenté plus de 32 milliards d’euros et que notre pays est le cinquième client de la France.

Pour l’édition 2018 du PMI, 22 sociétés étaient nominées : 10 pour l’investissement structurant (Ardo, Brille Group, Clid Systèmes, CMI, Delmar Group, Delfood, Diricks Group, 2XL, Lhoist et Thomsen) et 12 pour l’investissement innovant (Antartic Food, EuroNova, IBanFirst, Reo Veiling, Look&Fin, Scaldis, Keyware Technologies, Efficy, Universem, Team Leader, Projective Group et Tessenderlo). Ont été récompensées : Ardo pour l’investissement le plus structurant et Tessenderlo pour l’investissement le plus innovant. Par ailleurs, le jury a également épinglé deux autres entreprises : CMI, qui a reçu le prix spécial du jury, et Scaldis, le coup de coeur du jury.

Ardo, Tessenderlo, CMI, Scaldis... ces meilleurs investisseurs belges en France

Ardo : 82 emplois créés

Groupe familial originaire d’Ardooie, la commune qui lui a donné son nom, Ardo est un acteur majeur au niveau européen dans le secteur des légumes, herbes aromatiques et fruits surgelés, commercialisés principalement sous des marques de distributeurs. Le groupe réalise un chiffre d’affaires de l’ordre du milliard d’euros, vend 860.000 tonnes de produits dans une centaine de pays, emploie 3.800 personnes et est présent dans neuf pays, avec au total 21 sites, dont cinq en France (Saint-Sever, Gourin, La Garde-Adhémar, Violaines et Le Moustoir). Il collabore avec 3.500 cultivateurs qui totalisent une surface de 50.000 ha. L’Hexagone est un marché important pour le groupe flandrien : il représente 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont la majorité provient de son site de Gourin, dans le Morbihan.

C’est sur ce dernier qu’il a construit en 2017 un nouveau centre de distribution et une station d’épuration pour un montant total de 36 millions d’euros. Le centre de distribution s’étend dorénavant sur 6.000 m2, est opérationnel depuis septembre dernier et comprend un entrepôt de stockage à froid négatif qui permet de recevoir jusqu’à 25.000 palettes. Implanté à Gourin depuis 1995, Ardo y emploie 400 personnes et y transforme les légumes (haricots verts, épinards, choux-fleurs, petit-pois, carottes, etc.) cultivés par 900 producteurs locaux. Ardo a également investi sur son site de Violaine, dans le Pas-de-Calais, où une ligne de friture a été installée en 2016 pour un montant de 18 millions d’euros. Des investissements qui ont permis la création de 82 emplois.

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Tessenderlo : technologie innovante

Basé à Bruxelles, le groupe Tessenderlo couvre plusieurs secteurs d’activité qui se déclinent en trois grands segments : l’agro (produits phytosanitaires et nutriments culturaux), la bio-valorisation et les solutions industrielles. En 2017, Tessenderlo a affiché un chiffre d’affaires de 1,66 milliard d’euros. Il emploie près de 4.500 personnes sur une centaine de sites répartis dans le monde. En France, le groupe compte 13 sites ainsi que de nombreux points de collecte de matières premières pour la business unit Akiolis (bio-valorisation). Au total, il emploie 1.400 personnes et y réalise 22 % de son chiffre d’affaires outre-Quiévrain, ce qui représente son deuxième marché après les Etats-Unis. Au cours de ces trois dernières années, le groupe a investi 112 millions d’euros en France.

Il a notamment réalisé un investissement de plus de 50 millions à Loos (Nord). Ce site, qui emploie 125 salariés, regroupe les activités en chimie de base du groupe. Il abrite, entre autres, la plus grosse unité en Europe de production de chlorure ferrique, utilisé notamment pour le traitement des eaux usées, avec une production de plus de 50 % de la consommation française. L’unité fournit Paris et d’autres métropoles ainsi que des centaines de stations d’épuration plus petites en France. L’investissement récompensé concerne la construction d’une électrolyse à membrane qui remplace l’ancienne unité datant de 1955. Cette technologie a permis de réduire de quelque 30 % la consommation d’électricité. Elle a également amené un renouveau dans l’entreprise : le personnel a suivi plus de 3.000 heures de formation pour gérer ce nouvel outil.

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CMI : un groupe mondial

Cockerill Maintenance & Ingénierie (CMI) est actif dans la modernisation et l’entretien d’équipements dans les domaines de l’énergie, de la défense, de la sidérurgie et plus généralement de l’industrie. Basé à Seraing, CMI comprend cinq secteurs d’activité : Energy, Defence, Industry, Environment et Services. Le groupe s’est implanté en 1999 en France où il dispose aujourd’hui de plus de 20 sites. Plus de la moitié des sociétés acquises (23 sur 43) ces 20 dernières années étaient françaises. En 2016, la France est le pays où les investissements du groupe ont été les plus importants, notamment en termes d’acquisitions et d’aménagement du Centre de for-mation international, à Commercy (Meuse). Parmi les acquisitions récentes, on peut pointer le groupe Compagnie internationale de maintenance (CIM), une entreprise spécialisée dans les projets de transport ferroviaire et urbain, basée à Lisses (Essonne), ou encore EFR, une société lyonnaise spécialisée dans le traitement thermique.

Par ailleurs, le Centre de formation, baptisé ” Campus Cockerill “, s’étendra sur 30.000 m2 et accueillera les formations internes ainsi que celles destinées aux clients. Il sera ouvert aux entreprises et organismes publics locaux. Il pourra former 120 stagiaires et générera la création de 115 emplois directs et indirects. Montant de l’investissement : 70 millions d’euros. CMI a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros et emploie plus de 4.600 personnes dans une vingtaine de pays. En France, l’effectif du groupe s’élèvait au début de cette année à 1.773 personnes, soit une hausse de 22 % par rapport à 2017. En 2002, année où Bernard Serin a repris les rênes de CMI, il était de 215 personnes. Aujourd’hui, la direction est assurée par Jean-Luc Maurange, administrateur délégué et président du comité exécutif, et Bernard Serin, président du conseil d’administration et propriétaire d’un groupe qui a encore de belles perspectives de croissance, tant en France qu’ailleurs dans le monde.

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Scaldis : blanchisserie haute technologie

Société familiale, Scaldis a été fondée en 1984 à Pérulwez. Depuis 2011, elle dispose d’une filiale en France implantée à Sainte-Consorce (Rhône). Elle emploie au total 80 personnes (dont cinq en France) et a réalisé un chiffre d’affaires d’une dizaine de millions d’euros en 2016. Blanchisserie industrielle, Scaldis a développé une expertise dans le domaine des vêtements techniques et professionnels avec une spécialisation accrue dans les salles blanches. Aujourd’hui, elle réalise la moitié de ses prestations pour le secteur pharmaceutique. C’est cette compétence qu’elle a exportée en France avec la création d’une filiale en 2011, opérationnelle depuis 2016 et sans doute bénéficiaire cette année. ” Au départ de Pérulwez, nous couvrons le nord de la France et avec cette nouvelle implantation, nous pourrons desservir le sud “, précise Vincent Vanneste, CEO de Scaldis.

Localisée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, Scaldis France est au coeur d’un pôle économique dans lequel on retrouve nombre d’entreprises actives dans le pharmaceutique, la biotechnologie et la microélectronique, qui constituent autant de clients potentiels. Sa nouvelle salle de décontamination pour vêtements de salles blanches représente un investissement de l’ordre d’un million d’euros. Enfin, Scaldis a également développé un partenariat avec RLD et déposé un brevet pour BeMicron, un système de pliage et de procédure d’habillage aseptique qui permet à l’opérateur d’enfiler rapidement sa tenue sans toucher l’extérieur de celle-ci, pour une stérilité optimale. Une innovation qui a valu à la société hainuyère de recevoir le coup de coeur du jury.

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