AB InBev suspecté d’abus de position dominante en Belgique

© Belga

La Commission européenne suspecte le brasseur Anheuser-Busch InBev SA (AB InBev) d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché belge en empêchant l’importation de ses bières Jupiler et Leffe en Belgique à partir des Pays-Bas et de la France. Dans ces deux derniers États, les produits en question sont moins chers en raison de la concurrence plus forte sur leurs marchés.

“Les consommateurs belges ont sans doute dû payer plus cher pour acheter leurs bières favorites. Selon nos conclusions préliminaires, AB InBev a pu délibérément empêcher l’importation en Belgique de bières moins chères à partir de la France et des Pays-Bas, au détriment des consommateurs belges”, a expliqué jeudi la commissaire européenne en charge de la Concurrence, Margrethe Vestager.

Les pratiques du géant brassicole louvaniste contreviendraient donc aux règles de l’UE, car elles auraient privé les consommateurs des avantages du marché unique, à savoir un choix plus large et des prix moins élevés.

D’après la Commission, le brasseur a notamment modifié l’emballage de ses canettes de bière aux Pays-Bas et en France pour rendre ces produits plus difficiles à vendre en Belgique. Il aurait par exemple retiré le texte français de ses canettes outre-Moerdijk et le texte néerlandais de celles dans l’Hexagone, pour empêcher leur vente dans les régions francophone et néerlandophone de Belgique respectivement.

L’entreprise a aussi limité l’accès des détaillants néerlandais à des produits et à des promotions Jupiler incontournables afin de les empêcher d’acheminer des produits brassicoles moins chers vers la Belgique.

AB InBev a désormais la possibilité de répondre aux inquiétudes exposées par la Commission européenne dans sa communication de griefs. Cette dernière constitue une étape formelle des enquêtes menées par l’exécutif européen sur les infractions présumées aux règles en matière de pratiques anticoncurrentielles.

Les entreprises ont la possibilité d’examiner les documents versés au dossier de la Commission, répondre par écrit et demander à être entendues afin de faire part de leurs observations sur l’affaire à des représentants de la Commission et aux autorités nationales de concurrence.

Sollicité par Belga, AB InBev a souligné qu’il travaillait de “manière constructive” avec l’exécutif européen depuis l’ouverture par celui-ci de son enquête en juin 2016. “L’annonce du jour est une étape de procédure. Une communication de griefs ne constitue pas une décision finale”, a rappelé le géant brassicole.

“En tant qu’entreprise, nous prenons le respect des règles très au sérieux. L’intégrité et l’éthique font partie de nos valeurs fondamentales et sont incarnées dans notre culture d’entreprise”, a-t-il ajouté.

Partner Content