A la découverte du Beluga XL, la “baleine volante”

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Le Beluga XL, le nouvel avion cargo d’Airbus, a effectué son vol inaugural le 19 juillet dernier à Blagnac. Il entrera en service en 2019 pour transporter les pièces d’avion entre les différents sites de production.

Comme le sympathique cétacé

Avec un front haut, un nez pointu, de petits yeux et un cockpit intégré dans une bouche fine et rieuse, le Beluga XL d’Airbus a été baptisé ainsi en raison de sa forte ressemblance avec le beluga. Pas l’esturgeon qui produit le caviar éponyme, mais un cétacé qui est aussi appelé baleine blanche. Il vit principalement dans les régions arctiques et subarctiques. Les eaux canadiennes abritent près des deux tiers de la population mondiale de belugas, soit quelque 200.000 individus. On peut aussi le trouver dans le fleuve Saint-Laurent. Le beluga possède le sonar le plus sophistiqué de tous les cétacés. Il lui permet, en l’absence de nageoire dorsale, de bien naviguer dans des eaux chargées de glace. Enfin, son front souple lui permet d’arborer un certain nombre d’expressions faciales qui font de lui un mammifère à l’allure sympathique. Il peut mesurer jusqu’à cinq mètres et atteindre un poids de deux tonnes.

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Fait main !

Comme le Beluga XL n’existera qu’en cinq exemplaires, pas question d’une ligne de production robotisée. Comme l’indique Bertrand George, le directeur du programme, ” le construire, c’est faire du Meccano ” ! Tout est donc monté à la main par une équipe d’environ 500 personnes, ingénieurs compris. Airbus est parti de la structure éprouvée de l’A330-200, a gardé les ailes et placé une énorme porte à l’avant qui s’ouvre comme une mâchoire au-dessus du cockpit. L’empennage arrière a été, lui, complètement modifié pour assurer la stabilité de ce géant des airs. Partir d’une structure qui a fait ses preuves a permis de gagner du temps mais aussi beaucoup d’argent. Plus la production est petite, plus le coût par appareil est élevé : 900 millions d’euros pour le premier exemplaire.

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Successeur du Beluga ST

A l’usage exclusif d’Airbus, le Beluga XL n’est pas à vendre. Cet appareil va remplacer les cinq Beluga ST (pour Super Transporter) qui assurent l’acheminement des pièces vers l’atelier d’assemblage de Toulouse. De par son histoire de consortium européen, les différents ateliers de production d’Airbus sont, en effet, éclatés entre 11 sites. Par exemple, les empennages horizontaux des Airbus sont construits à Getafe (Espagne), les caissons avant à Manching (Allemagne), les cônes arrière et les empennages verticaux à Brême, les ailes à Broughton (Angleterre), etc. Il faut donc constamment relier Toulouse à ces sites. Jusqu’ici, ce service était assuré par les ST, mais l’accélération des commandes a demandé plus de flexibilité et de vitesse. Le Beluga XL peut transporter deux ailes d’A350 à la fois, alors que le ST n’en prenait qu’une… Sa capacité est d’environ 30 % supérieure.

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Des cadences infernales

Pour assurer les flux de production entre les différents sites, Airbus fait voler ses cinq Beluga ST cinq fois par jour, six jours sur sept pour un total annuel de près de 9.000 heures de vol. Mais ce n’est pas suffisant et les XL à venir seront soumis à la même cadence. Soixante navigants assurent les vols à raison de trois par avion (deux pilotes et un mécanicien). Seuls deux pilotes sont nécessaires dans la version XL. Ils devront se former à l’A330 puisque les ST étaient basés sur l’A300… qui n’est plus construit.

Une retraite bien méritée

Les Beluga ST prendront leur retraite en 2021 quand les cinq exemplaires du XL auront été assemblés. Airbus est à la recherche d’acheteurs intéressés par cet avion pas comme les autres. Le constructeur rappelle que les ST ont déjà servi à transporter des hélicoptères, des véhicules militaires ou des satellites. Et qu’un d’entre eux est même allé à Tokyo en 1999 pour y amener La liberté guidant le peuple. Il est vrai que le tableau de Delacroix mesure 2,6 m sur 3,5…

Par Xavier Beghin.

En chiffres

51 tonnes

La charge utile du Beluga XL. C’est loin du fameux Antonov 225 qui peut transporter jusque 250 tonnes… mais celui-ci n’est plus construit.

8,8 Mètres

La largeur du fuselage de la baleine volante. Avec une longueur de plus de 63 m et une hauteur de 19 m, elle peut transporter le fuselage entier d’un A350.

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