Être aux commandes de sa carrière: nos conseils pour aller de l’avant

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Au travail, il arrive parfois que l’on doive choisir entre une rétrogradation et un licenciement. Une fois l’émotion passée, il est tout de même possible de faire de ce pas en arrière un bond en avant.

“Si l’on vous annonce que vous feriez mieux de reculer d’un pas, cela signifie-t-il que vous n’êtes pas assez bon pour siéger dans l’équipe de management future?”, interroge Brigitte Ballings, auteure de Een stap terug? Ik denk er niet aan! (Un pas en arrière? Je ne le pense pas!). Ballings s’est entendue dire, lors d’une restructuration en 2012, en tant que senior HR-manager chez ING, qu’elle devait restructurer son équipe. Ensuite, elle a dû accepter une rétrogradation ou quitter la société. La nouvelle est certes arrivée comme un choc, mais rétrospectivement, elle ne la considère pas comme une surprise totale. Après ses études en langues romanes, c’est par hasard qu’elle est arrivée à la banque. Elle a appris, a été promue, a évolué vers le département HR et s’y sentait plutôt bien. Elle ne savait pas cependant si elle se trouvait réellement à la bonne place.

Après la mauvaise nouvelle, Ballings a sollicité des conseils d’orientation professionnelle et a découvert que ce sont surtout les thèmes comme le coaching de carrière, la résilience et la formation continue qui l’animaient professionnellement. Elle a écrit un livre à propos de ses expériences et elle donne désormais des conférences. Elle travaille toujours en parallèle chez ING. Brigitte Ballings accompagne aujourd’hui, en tant que responsable de la mobilité et de l’insertion professionnelle, ses collègues à la banque qui, tout comme elle, perdent leur emploi lors d’une restructuration. “Nous les accompagnons dans leur recherche de fonctions à l’intérieur et à l’extérieur de la banque. Vous pouvez comparer cela à un bureau d’outplacement interne”, dit Brigitte Ballings.

Le choc initial d’avoir perdu son emploi et échoué a été, pour Ballings, un bond en avant inattendu. Elle a reculé d’un échelon sur l’échelle de la carrière, mais du point de vue de son ressenti, elle s’est améliorée. “J’ai incroyablement évolué, au cours de ces trois dernières années.” Tanja Verheyen et Bob Vermeir ont également écrit un livre au sujet de la rétrogradation. Ils ont nommé une rétrogradation (demotie en néerlandais, NDLR) par laquelle vous faites un pas en arrière réussi une ‘rétrogradation vers l’avant’ (‘remotie’ en néerlandais, NDLR). Verheyen estime qu’un Belge sur trois doté d’une formation supérieure a, un jour, une chance de devoir reculer d’un niveau.

Ces quatre leçons, sur base des expériences de Brigitte Ballings, vous mettent sur la voie pour transformer cette rétrogradation (demotie) en rétrogradation vers l’avant (remotie).

1 Votre attitude fait la différence

“J’ai décidé d’examiner la nouvelle de manière objective et neutre. Cela m’a réussi. Je ne voulais pas, d’emblée, voir les côtés négatifs ou positifs, mais laisser un peu décanter tout cela. C’est une expérience négative, frustrante. Mais dans chaque moment difficile, quelque chose de beau peut toujours arriver.” À côté de cette attitude rationnelle, il y a, selon Brigitte Ballings, encore deux facteurs de succès pour une rétrogradation vers l’avant réussie. “Le deuxième facteur de succès est que vous pouvez accepter les conséquences. Vous recevez moins de responsabilités et moins de salaire. Les gens sont parfois aussi inquiets du regard des autres. Le troisième facteur est de pouvoir faire face émotionnellement à la nouvelle et de faire preuve de résilience.”

2 Détecter soi-même les signaux

“Rester pendant douze ans dans la même fonction, je ne le ferais plus jamais. Je réfléchirais de préférence à des questions comme ‘cet emploi est-il vraiment ce que je désire ?’ ou ‘est-ce que j’emprunte bien ma propre voie ?’. Je n’ai jamais été malheureuse dans ma fonction, mais j’ai trop peu pensé à moi-même et à ma capacité d’insertion professionnelle.” Les gens ne s’interrogent que lorsque quelque chose de sérieux leur arrive professionnellement ou personnellement. Y a-t-il moyen d’anticiper cela ? “La seule chose que nous pouvons faire, c’est conscientiser les gens et les inspirer, donner un exemple. C’est pourquoi j’ai écrit le livre.”

3 Veiller à votre employabilité

“Nous sommes issus d’une génération dans laquelle l’employeur décidait de manière paternaliste ce que les travailleurs devaient faire. Cela fait déjà un certain temps que c’est en train de changer, mais les travailleurs n’ont toujours pas compris qu’ils doivent être aux commandes de leur carrière. Je dirige maintenant une petite équipe d’accompagnateurs d’orientation professionnelle chez ING. Ils accompagnent les collaborateurs qui perdent leur emploi lors d’une restructuration. Ces collaborateurs ont le sentiment que ça leur tombe dessus. Je trouverais cela fantastique si, au lieu des entretiens d’évaluation entre le manager et le travailleur, nous avions des réunions au sujet du plan A, B et C du travailleur. Le plan A consisterait en comment il peut se développer dans sa fonction et ce qu’il désire adapter. Le plan B engloberait les autres choses qu’il peut faire dans la société. Le plan C refléterait ce qu’il ferait en cas de restructuration.”

4 Ne pas jouer un rôle sur le lieu de travail

“Il est important que vous puissiez être qui vous êtes au travail. Beaucoup de personnes jouent un rôle dans leur emploi. Si vous pouvez être vous-même et vous montrer vulnérable, beaucoup de belles choses viennent vers vous. Nous sommes issus d’une culture basée sur les performances, mais le leadership authentique commence à gagner en popularité. Le lien entre les gens devient plus important. C’est une évolution très importante.”

Brigitte Ballings, Een stap terug? Ik denk er niet aan! À propos de rétrogradation (demotie), rétrogradation vers l’avant (remotie), un nouveau départ et plus de bonheur au travail. Witsand Uitgevers, 22,50 euros

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