5 alternatives à l’augmentation salariale pour les nouvelles recrues

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Lors d’un changement d’employeur, la question de l’augmentation salariale vient naturellement sur le tapis. Beaucoup d’entreprises tentent alors de noyer le poisson. Il existe cependant d’autres solutions intéressantes.

” Je suis prêt à signer chez vous, si vous me proposez une augmentation salariale.” Tous les DRH ont déjà été confrontés à cette demande. Malheureusement, l’époque où ils pouvaient y répondre favorablement est révolue. “Beaucoup d’employeurs hésitent à mettre la main au portefeuille pour les nouveaux venus”, affirme Bruno De Smet, spécialiste des salaires chez SD Worx. Désormais, les entreprises n’osent plus offrir des salaires élevés sans connaître les capacités réelles de leurs nouvelles recrues.

Par ailleurs, dans le contexte de relance actuel, les travailleurs recommencent à postuler. Bruno De Smet pointe un problème à ce niveau : “Pour compenser l’immobilisme de ces dernières années, les candidats aspirent souvent à une fonction trop élevée pour laquelle ils ne sont pas prêts. En outre, ils exigent une augmentation salariale allant parfois jusqu’à 20 %.”

Les employeurs, de leur côté, ont pris le pli de ne plus accorder de salaires démesurés. Cette tendance ne devrait pas évoluer ces prochaines années. En revanche, entreprises et salariés peuvent faire preuve de créativité. Voici quelques possibilités.

1. Raccourcir la période d’essai

Une plus grande sécurité constitue aussi une forme de rémunération. Elle peut se traduire par un raccourcissement de la période d’essai. Pour les employés, celle-ci dure normalement entre un et six mois, voire douze mois pour les employés gagnant plus de 35.638 euros brut par an. Cette période au cours de laquelle il peut être mis fin rapidement au contrat de travail peut tout aussi bien être supprimée.

Autre solution : insérer dans le contrat une clause qui prévoit qu’en cas de résolution anticipée, un préavis de six mois sera accordé, même si le collaborateur est licencié après une semaine. Et si vous ne parvenez pas à abréger la période d’essai, vous pouvez toujours demander qu’une augmentation salariale vous soit octroyée à l’issue de celle-ci.

2. Des avantages supplémentaires

Citons les avantages complémentaires habituels : une voiture de société plus grande, plus de chèques-repas, un plan d’épargne-pension plus généreux, etc. Rien ne vous empêche de négocier chacun de ces avantages. “En général, plus l’entreprise est grande, moins elle sera flexible”, considère Bruno De Smet. “Tout est fixé dans des politiques applicables à des catégories de travailleurs. Dans les plus petites structures, par contre, on peut plus facilement concocter une formule personnalisée.”

Une enquête récente de SD Worx a recensé en Belgique 82 avantages complémentaires, qui représentent entre 15 et 20 % de la rémunération totale. Pour 11 % des entreprises, cette offre alléchante vise avant tout à attirer les talents.

3. Une prime d’embauche plantureuse

La prime d’embauche – sign on bonus – a fait son apparition pour les travailleurs expérimentés, ou à partir d’un certain niveau de fonction. Sans devoir adapter l’ensemble du régime, l’employeur peut verser une prime individuelle, ponctuelle ou mensuelle, qui compense les avantages et la sécurité auxquels le candidat a dû renoncer – par exemple, une voiture de société ou des chèques-repas. Les primes varient entre 5.000 et 50.000 euros pour un directeur qui change d’employeur.

Ces indemnités compensent le salaire plus élevé que le nouveau collaborateur aurait pu espérer gagner dans sa nouvelle entreprise et réduisent aussi le risque à long terme pour le nouvel employeur, puisqu’il ne doit pas accorder un salaire brut élevé. Si la nouvelle recrue déçoit, elle n’empochera qu’une seule fois une indemnité. Et encore : le contrat peut aussi prévoir le remboursement de cette prime unique si le salarié quitte prématurément la société.

4. Une ancienneté plus élevée

En changeant d’emploi, vous démarrez en théorie sans ancienneté, mais ici aussi, des possibilités s’offrent à vous. L’ancienneté acquise auprès de votre employeur précédent peut aussi être convertie en prime unique. Une autre option consiste à transférer partiellement votre ancienneté. Vous commencez ainsi votre nouvelle aventure avec une, deux voire trois années d’ancienneté. Du coup, vous bénéficiez plus rapidement d’une augmentation salariale plus importante ou d’une période de préavis plus longue.

5. La prime au rendement

Pour être sûr de son coup, l’employeur peut prévoir des évaluations régulières qui débouchent sur une rémunération variable. Le nouveau travailleur pourra de la sorte gonfler son salaire brut en fonction de ses performances. D’après des données de SD Worx de novembre 2010, en moyenne 10 % de la rémunération brute est variable en Belgique. Près d’une société sur quatre octroie une prime à la productivité ou au rendement. Au cours des trois prochaines années, 7 % des entreprises envisagent d’adopter ce genre de prime, qui devrait donc connaître la croissance la plus forte à l’avenir.

Couchez tout sur papier

Une fois l’accord conclu, veillez à coucher un maximum de détails sur papier afin d’éviter des discussions par la suite.

Hans Hermans

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