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Donnez-nous un peu d’espoir

Certains pourraient louer la grande cohérence des revendications des fédérations patronales et syndicales. D’autres trouveront qu’il est normal qu’une fédération, composée de membres aux intérêts parfois différents, se concentre sur quelques priorités qui font l’unanimité. Ces dernières restant souvent identiques au fil des ans. Mais à taper toujours sur le même clou, le discours n’étonne plus et – plus grave – n’inspire plus.

Modération salariale, diminution du taux d’imposition, simplification et clarification du cadre légal : les revendications patronales se suivent et… se ressemblent au fil des années. Rien de bien neuf, non plus, du côté syndical qui milite pour le maintien des droits acquis. Francis Gomez, président de la FGTB métallo Liège-Luxembourg, a récemment rué dans les brancards en plaidant pour des accords interprofessionnels régionalisés. Mais son opinion est loin de faire l’unanimité et concerne davantage une question de forme – certes importante ! – que de fond.

Certains pourraient louer la grande cohérence des revendications des fédérations patronales et syndicales. D’autres trouveront qu’il est normal qu’une fédération, composée de membres aux intérêts parfois différents, se concentre sur quelques priorités qui font l’unanimité. Ces dernières restant souvent identiques au fil des ans. Mais à taper toujours sur le même clou, le discours n’étonne plus et – plus grave – n’inspire plus.

L’ancien président du SP.a., Johan Vande Lanotte, insistait récemment sur la nécessité pour les hommes politiques de donner de l’espoir malgré une situation économique difficile. C’est, à mon avis, également le rôle des fédérations patronales et syndicales. Plutôt que de se focaliser sur les mesures à prendre à court terme, en campant chacun sur ses positions, pourquoi ne pas changer de stratégie et partager une vision à plus long terme qui inspire. Pour utiliser l’analogie de la vie d’une entreprise, quittons la publication des résultats trimestriels pour transmettre une vision qui prenne en compte les changements constants qui touchent l’entreprise et les travailleurs.

Jacques Delors, lorsqu’il était président de la Commission européenne, avait adopté une telle philosophie en mettant sur pied, en 1989, la très active “cellule de prospective”. Sa mission était de dessiner différents scénarios pour l’avenir de l’Europe à horizon 2010. Une manière de donner un nouveau souffle à la cause européenne avec des objectifs et une vision claire.

Le gouvernement finlandais a adopté une mesure similaire en créant le fonds souverain d’investissement finlandais dans la recherche et le développement (SITRA). L’objectif de ce think tank public est de promouvoir un “développement stable et équilibré en assurant une croissance tant qualitative et quantitative”. Pour ce faire, le fonds travaille en étroite collaboration avec le monde politique, les entreprises, les syndicats ainsi que d’autres représentants de la société civile. Sur base d’une vision qui transcende les clivages classiques, des grandes orientations sont alors dessinées pour assurer l’avenir de ce pays scandinave.

Pourquoi ne pas décliner une telle approche pour la Belgique, aux niveaux patronal et syndical. Quel sera le futur modèle de notre tissu économique ? Quelles valeurs les entrepreneurs devront-ils adopter pour rester compétitifs ? Une fois cette vision définie et partagée, pourquoi ne pas inspirer alors la future génération d’entrepreneurs et de salariés en mettant en lumière des patrons et des cadres qui incarnent cette vision ? Et jouer sur les réussites, les succès et les talents dont la Belgique regorge et qui pourraient inspirer bien des vocations…

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