Yellen (Fed): “Une hausse graduelle des taux sera requise”

Janet Yellen, présidente de la Fed © REUTERS

La présidente de la Banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen a indiqué mercredi qu’elle prévoyait une croissance modérée et une hausse graduelle des taux d’intérêt aux Etats-Unis mais s’est montrée inquiète de l’impact du ralentissement de l’économie mondiale.

Les développements économiques à l’étranger “présentent des risques pour la croissance américaine”, a estimé Mme Yellen dans un discours qu’elle devait prononcer devant la Commission financière de la Chambre des représentants à Washington. Elle a notamment signalé “les incertitudes sur la politique de change” en Chine qui accroissent “la volatilité sur les marchés financiers”.

La patronne de la Fed juge aussi que si elles continuaient, les conditions financières moins favorables aux Etats-Unis — que ce soit la baisse des actions en Bourse ou une nouvelle appréciation du dollar — , peuvent “peser sur l’activité et le marché du travail”.

“Le Comité monétaire surveille de près les développements économiques et financiers dans le monde”, a-t-elle dit, répétant le leitmotiv du dernier communiqué du Comité monétaire de la Fed (FOMC) fin janvier qui avait laissé les taux d’intérêt inchangés.

La Fed les avaient modestement augmentés en décembre après sept ans de politique à taux zéro pour soutenir la reprise.

Mme Yellen se garde de fermer explicitement la porte à une nouvelle hausse à la réunion monétaire de mars: “le Comité prévoit que les conditions économiques vont évoluer de telle façon que seulement une hausse graduelle des taux sera requise”, dit-elle.

Elle a redit sa confiance dans l’idée que l’inflation, maintenue basse plus longtemps à cause des prix de l’énergie, va remonter autour de 2% à moyen terme et noté les progrès “notables” du marché de l’emploi. “La croissance économique mondiale devrait remonter avec le temps”, soutenue par les politiques monétaires ultra-accommodantes, estime-t-elle aussi.

Mais les sources d’inquiétudes sont nombreuses. Sur la Chine, Mme Yellen juge que “même si les récents indicateurs économiques ne suggèrent pas un vif ralentissement de la croissance chinoise, la baisse du renminbi (autre nom du yuan, ndlr) a intensifié les incertitudes sur la politique de change en Chine et les perspectives de son économie”.

Elle déplore que ces incertitudes aient “accru la volatilité sur les marchés internationaux et (…) exacerbé les inquiétudes sur la perspective de la croissance mondiale”.

Décrivant un cercle vicieux, elle craint qu’une moindre croissance mondiale ayant fait baisser les prix des matières premières, ceux-ci “suscitent un stress financier sur les pays exportateurs”.

“Si ces risques à la baisse devaient se matérialiser, l’activité à l’étranger et la demande pour les exportations américaines pourraient s’affaiblir tandis que les conditions sur les marchés financiers pourraient se durcir encore plus”, affirme Mme Yellen.

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