Wall Street fragilisée par les multiples messages de Washington sur le commerce

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Après un début de séance sur une note positive mercredi, la Bourse de New York a été entraînée dans le rouge par le message jugé confus de l’administration Trump sur le commerce avec ses principaux partenaires.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a terminé en baisse de 0,68% à 24.117,59 points. Le Nasdaq, à forte composante technologique, a chuté de 1,54% à 7.445,08 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,86% à 2.699,63 points.

“Les marchés évoluent en ce moment au gré des gros titres sur le commerce”, a rappelé Emily Roland de Manulife Asset Management. “On observe cela comme un jeu de ping-pong”. En début de séance, les investisseurs ont salué les commentaires jugés conciliants de Washington sur les investissements étrangers.

Plusieurs médias américains avaient en effet évoqué ces derniers jours de possibles mesures visant à interdire à des compagnies à capitaux chinois d’investir dans des entreprises américaines relevant de secteurs sensibles. Une rumeur qui avait ébranlé les marchés. Le président Donald Trump a joué l’apaisement avant l’ouverture en invitant plutôt dans l’immédiat le Congrès à renforcer des mesures de surveillance.

Mais son conseiller économique Larry Kudlow a plus tard dans la journée “affirmé que le président n’était jusqu’à présent +pas satisfait+ de la réponse des Chinois et envisageait des sanctions supplémentaires”, a souligné Art Hogan, de Wunderlich Securities.

“Le message de l’administration sur le front du commerce reste confus” et donne l’impression “d’être fabriqué au fur et à mesure”, sapant la confiance des investisseurs, a-t-il estimé. “Même si la situation économique reste solide, les négociations sur la guerre commerciale laissent planer une ombre sur des perspectives par ailleurs plutôt bonnes”, a relevé de son côté Mme Roland.

Les courtiers ont surtout mercredi abandonné le secteur des technologies, l’indice le représentant au sein du S&P 500 reculant de 1,45%. Le secteur de la finance a aussi été secoué (-1,26%). Les banques pâtissent particulièrement de la baisse des taux d’intérêt sur le marché obligataire, où le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans chutait vers 22H15 à 2,826% contre 2,877% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,968% contre 3,025% à la précédente clôture.

Emporté par un “parfait concours de circonstances” mêlant tensions géopolitiques, panne électrique et problèmes d’infrastructures, le prix du pétrole américain a bondi mercredi à son plus haut niveau en trois ans malgré les coups de boutoir de Donald Trump contre cette hausse. Le baril de WTI pour livraison en août, la référence américaine, est monté mercredi jusqu’à 73,06 dollars sur le New York Stock Exchange avant de clôturer à 72,76 dollars (+3,2% par rapport à la veille), son plus haut niveau depuis novembre 2014. A Londres aussi les prix ont grimpé, le baril de Brent montant jusqu’à 78,16 dollars avant de terminer la séance à 77,62 dollars (+1,7%).

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