“SwissLeaks”, le nouveau scandale bancaire qui secoue HSBC

HSBC, à Genève. © Reuters

Le journal français Le Monde et plusieurs médias internationaux ont exposé la face cachée du secret bancaire en Suisse, après avoir eu accès aux données soustraites par un informaticien, Hervé Falciani, ex-employé de la banque HSBC à Genève.

Baptisée “SwissLeaks”, l’opération propose un voyage au coeur de l’évasion fiscale, mettant en lumière les ruses utilisées pour dissimuler de l’argent non déclaré. Pendant de nombreuses années, les informations copiées par Hervé Falciani, l’ex-informaticien de la filiale suisse de la banque britannique, n’étaient connues que de la justice et de quelques administrations fiscales, même si certains éléments avaient filtré dans la presse.

Le Monde a depuis eu accès aux données bancaires de plus de 100.000 clients, et a mis les informations à la disposition du Consortium des journalistes d’investigation (ICIJ) à Washington, qui les a partagées avec d’autres médias internationaux.

Des personnalités françaises et étrangères sont impliquées, explique Le Monde, qui mentionne entre autres l’humoriste français Gad Elmaleh, qui disposait, d’après le journal, d’un compte faiblement approvisionné à Genève, avec un peu plus de 80.000 euros entre 2006 et 2007.

Le Monde mentionne également Jacques Dessange, fondateur d’un empire de la coiffure, qui possédait, selon les fichiers auxquels le journal a eu accès, un compte dans la filiale suisse de HSBC sur lequel il aurait eu jusqu’à 1,6 million d’euros entre 2006 et 2007. Il fait partie des clients qui ont depuis régularisé leur situation et s’est acquitté d’une amende.

6,2 milliards rien que pour la Belgique

Pour la Belgique, la fraude porte sur 6,2 milliards de dollars, un chiffre qui s’explique par les nombreux dépôts de diamantaires anversois, selon le journal Le Soir.

La banque n’a pas pu être jointe dans l’immédiat. Sur son site, Le Monde a toutefois publié une réponse d’HSBC qui a dit reconnaître les “manquements passés”, mais avoir pris depuis plusieurs années de nombreuses initiatives pour empêcher l’utilisation de ses services à des fins d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent.

Le journal suisse Le Temps, un des journaux partenaires pour ces révélations, a de son côté publié des noms de personnalités politiquement exposées, évoquant entre autres Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bachar el-Assad.

Il cite également l’ancien ministre haïtien Frantz Merceron ou encore l’ancien ministre égyptien du Commerce et de l’industrie Rachid Mohamed Rachid, qui avait été condamné à cinq ans de prison en juin 2011 pour abus de biens sociaux issus des fonds pour le développement du pays.

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