Moins 763 en un an: le nombre d’agences bancaires continue de reculer en Belgique

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Le nombre d’agences bancaires a continué de reculer en Belgique l’an dernier. Fin 2018, il en restait ainsi encore 5.133, contre 5.896 un an plus tôt (-763) et plus de 8.250 en décembre 2008, selon les statistiques communiquées mercredi par Febelfin, la fédération du secteur financier.

Cette tendance, qui n’est pas neuve, s’explique par le recours de plus en plus important du Belge à la banque numérique. L’utilisateur se rend donc de moins en moins en agence. La plupart des opérations qui nécessitaient qu’il se déplace auparavant peuvent désormais parfaitement être réalisées en ligne, justifie Febelfin. Les banques suivent de près cette tendance et adaptent leur offre d’agences en conséquence. La baisse a cependant été plus importante l’an dernier, en raison des fermetures d’agences ING et Record Bank, explique Karel Van Eetvelt, le patron de la fédération du secteur financier. Les banques belges conçoivent souvent différemment l’agence bancaire classique, analyse encore Febelfin.

Elles voient en effet la banque du futur comme un point de contact où obtenir des conseils sur mesure, plutôt qu’une plate-forme d’assistance pratique pour les transactions quotidiennes. De telles agences, avec de larges horaires d’ouverture et un aménagement très convivial, existent déjà. De plus en plus de banques mettent en outre en place des points de contact virtuels, joignables bien au-delà des heures d’ouverture habituelles. Pour autant, la Belgique dispose tout de même d’un réseau en la matière parmi les plus denses d’Europe.

Il en existe 555 par millions d’habitants. Seule l’Espagne en dispose de davantage (591), alors que les Pays-Bas ne comptent qu’un sixième du total belge, avec 98 agences par million d’habitants. Y a-t-il dès lors trop d’agences à travers le pays? Karel Van Eetvelt n’est pas de cet avis. “Nous sommes en pleine évolution. Le secteur bancaire belge est très spécifique et à mi-chemin entre le nord et le sud de l’Europe. Au nord, on constate un choix bien plus rapide pour le numérique. Le sud reste, lui, attaché à la version classique. Chez nous, on voit que les banques essaient de suivre les clients et évoluer étape par étape.” Il y a à la fois un changement de la part des clients.

Mais les banques poussent aussi vers davantage d’interactions en ligne, analyse l’administrateur délégué. Les moins de 35 ans veulent ainsi pouvoir tout faire à distance tandis que les plus de 55 ans souhaitent avoir une combinaison avec le réseau physique. “Et les banques tentent de trouver le juste équilibre entre les deux”, résume le patron de Febelfin. “Mais nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons encore utiliser notre immobilier de manière positive”, poursuit Karel Van Eetvelt. “Vous voyez un certain nombre de banques évoluer vers des agences où il n’y a plus personne mais où vous pouvez toujours effectuer des transactions, ce qui est également typique de la Belgique.” Parallèlement aux agences, l’emploi a également reculé dans le secteur, là aussi depuis un certain temps déjà. L’année dernière, on y comptait 51.237 employés, soit près d’un millier de moins que les 52.230 recensés fin 2017. Ils étaient encore plus de 62.000 il y a dix ans

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