Les communes de Wallonie réclament une compensation comme Arco

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Dressant un parallèle avec les coopérateurs Arco, l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) a réclamé mardi une compensation pour les communes en cas de vente, par le Fédéral, d’une partie du capital de Belfius.

Les municipalistes wallons constatent qu’en parallèle du projet d’entrée en bourse de Belfius et de la privatisation d’une partie des parts détenues par l’État fédéral, un fonds compensatoire serait mis en place à destination des anciens coopérateurs Arco. C’est du moins une piste envisagée par le gouvernement fédéral.

Arco était le bras d’investissements du mouvement ouvrier chrétien. Le groupe coopératif est en liquidation depuis décembre 2011 et la débâcle de Dexia, l’ancêtre de Belfius, dont il était l’un des principaux actionnaires. Plus de 780.000 coopérateurs, en majorité flamands, sont concernés. Ces derniers avaient obtenu du gouvernement Leterme, en octobre 2011, une garantie publique de 100.000 euros, au grand dam des autres actionnaires de Dexia, qui avaient vu leur investissement s’évaporer.

Le gouvernement fédéral envisagerait de les dédommager à hauteur de 40% du capital perdu, via un fonds en partie alimenté par le produit de la vente partielle des actifs qu’il détient. “Une telle opération constituerait une inégalité de traitement flagrante entre les anciens coopérateurs d’Arco et les actionnaires historiques du Holding communal, à savoir les communes”, fait valoir l’UVCW, qui agite à mi-mots la menace d’un recours devant la Cour constitutionnelle.

“Dans l’hypothèse où le gouvernement fédéral consacrerait une partie du produit de la vente de ses parts à la création d’un fonds de compensation destiné aux anciens coopérateurs Arco, l’Union des Villes et Communes de Wallonie exige que les associés communaux du holding perçoivent un traitement compensatoire, équivalent au même pourcentage des pertes couvert par ce fonds”, souligne-t-elle dans un communiqué.

Pour les communes du sud du pays, la priorité dans ce dossier est de garantir le maintien d’une majorité publique dans le capital de la banque, car “Belfius joue un rôle de premier plan dans le fonctionnement et le financement des pouvoirs locaux” (produits et services adaptés, réponse assidue aux demandes d’offres de services financiers). Une privatisation de Belfius, même partielle, pourrait représenter aussi un danger pour l’emploi et un manque-à-gagner sur les dividendes reversés à l’Etat, souligne l’UVCW.

En défendant l’idée d’une compensation pour les communes à la vente partielle de Belfius, l’organisation pluraliste reprend à son compte une idée avancée en début d’année au parlement wallon par le député PS Christophe Collignon, qui a d’ailleurs déposé une proposition de résolution.

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