Les Belges encore frileux face aux crypto-monnaies

Les Belges sont encore frileux face aux crypto-monnaies, même si le rythme d’adoption tend à doucement s’accélérer. Leur principale crainte est liée à la volatilité, a souligné jeudi lors d’une conférence de presse Marc Toledo, managing director de la plate-forme d’échange bruxelloise Bit4You.

Selon une étude menée par ING au printemps 2018, seuls 5% des Belges sont actifs dans les crypto-monnaies et moins de quatre sur dix en ont entendu parler. Les possibilités étant pour l’instant très limitées, les utilisateurs actuels sont principalement motivés par la spéculation.

Mais le rythme d’adoption s’accélère, constate Bit4You, une plate-forme d’échange qui se veut un “point d’entrée” pour les personnes intéressées. “Les crypto-monnaies avaient l’image d’un moyen de paiement pour ‘geeks’ ou pour des transactions frauduleuses, puisqu’elles étaient intraçables, ce qui n’est plus le cas”, situe Marc Toledo. “La forte diminution du cours du bitcoin a aussi donné l’image d’une monnaie très volatile.”

Ce cours est pourtant fortement remonté, notamment grâce à la substantielle croissance des volumes, elle-même encouragée par l’adoubement de grandes compagnies comme Starbucks ou JP Morgan, ajoute Sacha Vandamme, CEO de Bit4You.

Pour la plate-forme, il est nécessaire de se projeter si l’on veut réellement comprendre les opportunités que représentent les crypto-monnaies. “Avec l’identification obligatoire, la traçabilité totale de chaque transaction et une monnaie au cours stable, on peut imaginer une société sans argent liquide, et donc sans possibilité de vol ou de blanchiment. Il n’y aurait plus besoin de banques telles qu’on les connait aujourd’hui, ni d’intermédiaire pour acheter une voiture d’occasion ou une maison. La propriété d’un objet pourrait changer instantanément de manière totalement automatisée”, imagine M. Toledo.

La plupart des activités liées aux crypto-monnaies se trouvent actuellement aux Etats-Unis et en Asie, “où certains mendiants tendent désormais leur smartphone aux passants plutôt que la main”, s’exclame le dirigeant de Bit4You, intarissable sur le sujet. L’intérêt est particulièrement marqué dans les pays dont la monnaie nationale est fragile, comme la Turquie. La technologie permettrait aussi de contourner, de manière totalement sécurisée, les entreprises de transfert d’argent qui imposent d’importantes commissions, relève encore Marc Toledo.

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