“Les banques universelles sont un atout pour l’économie”

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Le secteur financier se dit favorable à un saut en avant dans l’intégration européenne, mais pas au détriment de la rentabilité des banques. La fédération belge Febelfin ne veut pas non plus de la séparation des métiers bancaires.

La Fédération belge du secteur financier (Febelfin) a plaidé mardi en faveur d’un saut en avant dans l’intégration budgétaire et bancaire européenne, à deux jours d’un sommet européen où les chefs d’Etat et de gouvernement devront choisir entre l’approfondissement ou l’éclatement de la zone euro.

Jeudi et vendredi à Bruxelles, les dirigeants des 27 envisageront des solutions inédites à la crise de la dette souveraine, que n’ont pas apaisée les mécanismes et les plans de sauvetage adoptés au fil des derniers mois.

Herman Van Rompuy, président du Conseil, a présenté mardi une feuille de route prévoyant une supervision bancaire intégrée, un contrôle encore renforcé des budgets nationaux et, à moyen terme, la mise en commun des dettes publiques.

Febelfin pour une supervision bancaire unique dans la zone euro

Sans avoir encore pris connaissance des propositions de Herman Van Rompuy, Febelfin a plaidé mardi dans la même direction, en favorisant une supervision bancaire unique dans la zone euro sous l’égide de la BCE et un fonds commun de garantie des dépôts. Ce fonds devrait être doté d’une cinquantaine de milliards d’euros et être couvert par les gouvernements européens, a souligné Filip Dierckx, président de Febelfin, lors d’une conférence de presse.

Une telle “union bancaire”, réalisable à court terme, exigera que les dirigeants européens exposent une vision crédible d’une intégration budgétaire à moyen terme afin de la soutenir financièrement, a-t-il poursuivi, évoquant les euro-obligations et les transferts de souveraineté qui y sont attachés.

“Les banques universelles sont un atout pour l’économie européenne”

La rentabilité des banques doit être préservée dans cette refonte du système bancaire européen, estime aussi, sans surprise, la fédération financière belge. A ses yeux, un bon retour sur investissement est indispensable pour permettre aux banques d’atteindre les niveaux de capitalisation requis pour stabiliser le système.

Febelfin demande également que l’Europe ne s’inspire pas de la séparation des métiers bancaires actuellement envisagée à des degrés divers aux Etats-Unis (Volcker Rule) et au Royaume-Uni (Vickers Report), où les législateurs oeuvrent à scinder les activités de dépôts des activités spéculatives.

“Les banques universelles sont un atout pour l’économie européenne : la séparation ferait disparaître les avantages de ce modèle pour les banques, les actionnaires et l’ensemble de l’économie, mais ne peut pas prévenir des crises financières résultant d’activités de marché”, selon un document diffusé à la presse.

Plus généralement, Febelfin demande d’éviter la sur-régulation du secteur bancaire, qui aurait pour conséquence de pousser un certain nombre d’activités vers le shadow banking échappant à la régulation.

Trends.be, avec Belga

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