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‘Le tabou brisé qui pourrait donner des idées aux banques belges’

Jusqu’à présent, il y avait un tabou qu’aucune banque n’osait franchir, celui de taxer les dépôts des particuliers. Mais une petite banque bavaroise vient de décider de taxer à 0,4% les comptes des particuliers dotés de plus de 100.000 euros !

Vous allez me demander pourquoi une banque irait taxer l’argent déposé par les particuliers chez elle. Après tout, elle a aussi besoin de cet argent pour faire son métier, non ? La réponse, c’est que nous sommes entrés dans un monde qui tourne à l’envers. La BCE, la Banque centrale européenne, sous prétexte de nous sauver d’une horrible crise, a fixé artificiellement les taux d’intérêt à 0% pour relancer la consommation et les investissements. Et pour inciter les banques commerciales à nous prêter de l’argent, la BCE taxe de 0,4% celles qui laissent dormir leurs liquidités chez elle, au lieu de prêter cet argent !

Jusqu’à présent, beaucoup de banques commerciales se contentaient de répercuter cette taxe de 0,4% auprès des entreprises clientes. En d’autres mots, si une entreprise déposait sa trésorerie auprès d’une banque, cette même banque essayait de la décourager de le faire, soit en ne rémunérant pas ce dépôt, soit dans certains cas, en taxant même ce dépôt. Mais aucune banque commerciale n’avait pour autant osé franchir le pas de taxer aussi les dépôts des particuliers, cela restait un tabou absolu. Ce tabou est désormais levé à cause de cette petite banque allemande.

La politique des taux d’intérêt négatifs a des effets secondaires, comme beaucoup de médicaments efficaces

En Belgique, vous le savez tous, le taux de rémunération d’un livret d’épargne est fixé au minimum légal de 0,11%. Un taux jugé trop bas par les épargnants, et encore trop haut par les banques. Celles-ci répètent à l’envi qu’avec pareils taux, elles n’ont plus de marge, et donc n’arrivent plus à gagner leur vie. Cela fait donc plusieurs mois qu’elles demandent au ministre des Finances de faire sauter ce verrou du taux minimum. Mais avec cette petite banque allemande qui a osé taxer ses déposants qui ont plus de 100.000 euros, les banques belges ont un argument supplémentaire pour faire sauter le rendement minimum de nos livrets d’épargne.

Les épargnants belges vont donc découvrir que la politique des taux d’intérêt négatifs a des effets secondaires, comme beaucoup de médicaments efficaces. Les épargnants, les fourmis que nous sommes, n’arrivent plus à rentabiliser leur épargne. Nous sommes entrés dans un monde nouveau où la vertu de l’épargne est taxée, découragée. Hier, nos dépôts d’argent étaient courtisés par les banquiers. Aujourd’hui, à cause des taux d’intérêt négatifs, ces mêmes dépôts sont devenus des fardeaux pour les banquiers. Quand je vous disais que le monde tourne à l’envers…

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