Le “shadow banking” s’élève à 147 milliards d’euros en Belgique

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Le total des actifs financiers liés à l’intermédiation financière en dehors du secteur bancaire, parfois appelée “shadow banking”, s’élève désormais en Belgique à 147 milliards d’euros, selon une étude actualisée publiée jeudi par la Banque nationale de Belgique (BNB) et l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA).

La première mouture de cette étude avait évalué le total des actifs financiers des activités bancaires parallèles, fin 2016, à 128 milliards d’euros en Belgique. BNB et FSMA constatent que le système financier évolue vers un système financier davantage axé sur le marché et dans lequel l’intermédiation financière s’opère également en dehors du secteur bancaire.

“Dans les forums internationaux, l’on ne parle d’ailleurs plus de shadow banking, mais de non-bank financial intermediation, qui est un terme plus approprié”, soulignent-elles. “Ce mode de financement offre une alternative à la collecte de fonds auprès des banques et aide à soutenir l’économie réelle”, poursuivent la BNB et la FSMA, qui soulignent toutefois que “la non-bank financial intermediation peut aussi – à l’instar d’autres activités financières – engendrer des risques systémiques susceptibles d’affecter la stabilité du système financier.”

Les 147 milliards d’actifs identifiés par l’étude se composent principalement de fonds monétaires et de fonds d’investissement qui ne sont pas qualifiés de fonds d’actions. La grande majorité de ces fonds sont soumis au contrôle des autorités belges.

“A ce stade, l’on n’a pas identifié de risques significatifs liés à l’asset management et à la non-bank financial intermediation qui pourraient menacer la stabilité financière. Les évolutions au sein de ces deux types d’activités et leurs liens avec les autres secteurs de l’économie doivent, en revanche, faire l’objet d’un suivi attentif, portant notamment sur le risque de réputation que pourraient encourir les groupes de services financiers”, soulignent encore la BNB et la FSMA. Les deux institutions jugent “très important” de recueillir les données manquantes sur l’asset management et la non-bank financial intermediation et des mesures ont été prises ou vont l’être en ce sens. “

Ce rapport illustre les progrès importants que l’on observe sur les marchés de capitaux en Belgique et en Europe et qui devraient permettre de mieux protéger l’argent des contribuables contre les catastrophes financières, tout en fournissant un financement plus direct à l’économie belge”, estime pour sa part le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, cité dans un communiqué. “J’y trouve également une réponse à mes préoccupations concernant le manque de transparence et de surveillance des canaux de financement non bancaires. S’agissant de l’évolution du shadow banking, nous devons rester vigilants. Il y a encore beaucoup de travail à faire.”

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