Le risque financier des fournisseurs d’énergie a triplé depuis février

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Les demandes de diminution de factures d’acompte et la mise en place de plans de paiement ont fortement augmenté du fait de la crise sanitaire et du confinement si bien que risque financier des fournisseurs d’énergie a triplé depuis février, font part mercredi L’Echo et De Tijd citant la Febeg, la fédération regroupant les fournisseurs d’énergie.

Les fournisseurs subissent aussi indirectement les difficultés que la crise actuelle impose à leurs clients. Les fournisseurs tentent de s’adapter à coup de plans de paiement, de revues à la baisse des factures d’acompte et autres reports, mais tous s’accordent à dire que la situation devient de plus en plus difficile à tenir.

Pour Stéphane Bocqué, le porte-parole de la Febeg, la fédération regroupant les fournisseurs d’énergie, “la situation est très préoccupante pour les fournisseurs d’autant plus qu’on ne sait pas comment la crise va évoluer”.

L’organisation, qui a conduit des analyses sur 80 % du marché, repère clairement une tendance se traduisant en une augmentation significative du risque financier pour les fournisseurs depuis la mi-mars.

“La tendance est particulièrement marquée en B2B. Par exemple, les demandes de reports de paiement ont été 2,5 fois supérieures sur la période avril-mai qu’entre février et mars”, explique-t-il.

Les demandes de diminution de factures d’acompte ont plus que doublé par rapport au mois de février , autant pour les professionnels que pour les particuliers. “Au total, nous estimons que le risque financier sous-jacent pour les fournisseurs est aujourd’hui trois fois plus élevé qu’en février”, appuie-t-il.

Pour les géants comme Engie ou Luminus (EDF), la situation reste tenable dans la mesure où les entreprises respectives disposent d’un portefeuille d’activités leur permettant répartir les risques.

Pour les autres, dont la seule activité consiste à fournir électricité et gaz, la pression ne cesse de monter. C’est pourquoi la Febeg appelle les autorités publiques à prendre en charge une part du risque supporté par les fournisseurs.

Les prix de l’énergie en baisse de 16% au 2e trimestre en Belgique

Les prix à la consommation des produits énergétiques ont chuté, en Belgique, en moyenne de 16,3% sur base annuelle au deuxième trimestre 2020, contre 8,1% dans les pays voisins, ressort-il mercredi du deuxième rapport trimestriel 2020 de l’Observatoire des prix.

Cet écart s’explique principalement par un recul des prix des carburants, des combustibles liquides, du gaz et de l’électricité. “Les prix de l’électricité ont évolué de manière différente, à la hausse pour les pays voisins (+2,7% en moyenne), et à la baisse en Belgique (-7,7% en Belgique)”, selon Peter Van Herreweghe, directeur de l’Observatoire des prix, cité dans le communiqué. Cependant, la facture d’électricité reste généralement plus salée en Belgique (912,6 euros par an) qu’en France (657,5 euros) ou aux Pays-Bas (571,9 euros) en raison des taxes et des tarifs de réseau appliqués. Les consommateurs allemands (1.134,9 euros) sont, en revanche, moins bien lotis. En comparaison avec le deuxième trimestre 2019, les prix à la consommation des produits alimentaires ont eux progressé de 3,2% en glissement annuel en Belgique, ce qui correspond à une augmentation de l’inflation par rapport au trimestre précédent (2,1%), indique le rapport. Les prix des produits alimentaires non transformés ont connu une inflation positive importante (6,1%), soit l’inflation la plus prononcée depuis le deuxième trimestre 2013. Les prix des produits alimentaires transformés ont également à nouveau augmenté (2,4%, entre autres à cause des boissons alcoolisées et la catégorie du sucre et de la confiture). Pour les aliments non transformés, l’inflation a été tirée principalement par l’évolution des prix de la viande (en particulier de porc avec 5,6% d’inflation), des légumes (5,2%), des fruits (11,6%) et des poissons (3,7%). “Ces hausses peuvent être expliquées par des conditions climatiques et par des évolutions dans les flux d’exportation. Des problèmes logistiques liés à la crise sanitaire ont également joué un rôle”, analyse le communiqué. Si l’inflation des prix des produits alimentaires a augmenté significativement en Belgique au cours de ce deuxième trimestre, elle est toutefois restée moins élevée que dans les pays voisins (4,1% en moyenne). “Malgré la hausse des prix des produits alimentaires, l’inflation totale en Belgique, mesurée sur la base de l’indice des prix à la consommation harmonisé, a diminué pour s’établir à 0,0% (1,0% au premier trimestre 2020), essentiellement en raison de la forte baisse des prix de l’énergie au deuxième trimestre”, ponctue l’Observatoire des prix. L’inflation totale moyenne de nos principaux voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) s’est également repliée passant de 1,5% à 0,6%.

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