Le FMI salue la création de la nouvelle banque asiatique d’investissement

Christine Lagarde © Belga

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a salué lundi à Pékin la création de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) à l’initiative de la Chine, projet auquel se rallient les Européens mais qui suscite de farouches réticences à Washington.

S’exprimant au terme d’une visite de cinq jours en Chine, Mme Lagarde s’est félicitée des “efforts impressionnants” de la deuxième économie mondiale pour combattre la corruption et la pollution, tout “en ouvrant la voie à un plus grand engagement (du pays) dans le monde”.

“Je salue les diverses initiatives chinoises dans ce domaine, en particulier à travers l’AIIB récemment instituée”, a indiqué la patronne du Fonds monétaire international (FMI), d’après le texte de son intervention.

Christine Lagarde avait déjà indiqué dimanche que le FMI serait “ravi” de coopérer avec cette nouvelle banque de développement, selon l’agence Chine nouvelle.

Plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, ont demandé à rejoindre l’AIIB, dont l’objectif sera de financer des travaux d’infrastructures en Asie avec un capital initial de 50 milliards de dollars.

Le projet, dévoilé en octobre par la Chine, se heurte cependant à la résistance obstinée des Etats-Unis, qui redoute la concurrence portée à la Banque asiatique de développement (BAD), dominée par les Etats-Unis et le Japon, et s’inquiète ouvertement de standards de gouvernance au rabais.

Les dirigeants de la Banque mondiale (BM), cependant, se sont à plusieurs reprises montrés accommodants, rappelant le manque considérable d’investissements dans les infrastructures en Asie.

“Toute nouvelle initiative qui permettrait de mobiliser des financements pour combler ce déficit d’infrastructures est certainement tout à fait bienvenu”, a réaffirmé Sri Mulyani Indrawati, directrice générale de la BM, citée lundi par Chine nouvelle.

Par ailleurs, Christine Lagarde a rappelé qu’elle approuvait les efforts de Pékin pour inclure le yuan parmi les devises de réserve du FMI: “Nous allons travailler étroitement avec les autorités chinoises à ce sujet”.

De même, la patronne du FMI a évoqué de façon positive le ralentissement de la croissance chinoise — à 7,4% en 2014, au plus bas depuis près d’un quart de siècle –, se référant à “la nouvelle normalité” vantée par le régime communiste. Pékin affiche sa volonté de rééquilibrer son modèle économique, au profit de la demande intérieure, quitte à voir la croissance se modérer. “Cela devrait conduire à une croissance ralentie mais plus sûre et plus durable, avec un accent sur l’innovation et l’entrepreneuriat, ce qui sera bon pour la Chine et bon pour le monde”, a déclaré Mme Lagarde.

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