Le conflit israélo-palestinien s’invite à l’AG de Dexia

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Plusieurs dizaines de défenseurs de droits de l’homme et de la cause palestinienne ont manifesté, en marge de l’assemblée générale des actionnaires de Dexia mercredi, pour dénoncer le financement, par sa filiale Dexia Israël Bank, de colonies israéliennes dans les territoires occupés. Ce ne fut pas le seul facteur de trouble…

Présents à l’extérieur, certains militants détenteurs d’actions de la banque ont également dénoncé la politique de Dexia au sein même de l’assemblée des actionnaires. La banque s’était en effet engagée, dans une déclaration de Jean-Luc Dehaene, président du conseil d’administration, lors de la dernière assemblée générale en mai 2009, à ne plus prêter d’argent à des colonies juives.

“Aucun engagement nouveau n’a été pris par rapport aux colonies”, a répété mercredi Jean-Luc Dehaene devant les critiques. Selon ces militants, ces promesses n’ont cependant pas été respectées puisque, le 31 mai 2009, soit deux semaines après l’AG, un prêt de 6,8 millions de shekels (1,4 million d’euros) aurait été accordé à une colonie juive établie au sud de Bethléem.

Affirmant ne pas être au courant de cette opération par Dexia Israël, Jean-Luc Dehaene a assuré devant l’assemblée que la chose serait vérifiée : “Selon moi, cela a été arrêté. Mais nous examinerons la chose et des mesures seront prises.”

Les syndicats de Dexia dénoncent les bonus en faveur du comité de direction

Cette manifestation ne fut pas le seul facteur de trouble de l’AG du groupe franco-belge. Les syndicats de Dexia ont en effet dénoncé, lors de cette même assemblée générale des actionnaires, les bonus programmés entre 2010 et 2012 pour les membres du comité de direction, alors que 1.526 emplois ont été supprimés dans la banque l’an dernier.

La banque projette de distribuer 1,875 million d’euros aux cinq membres du comité de direction, dirigé par le Français Pierre Mariani. “Plutôt que des remerciements au personnel, nous aurions préféré moins de bonus !”, a lancé en assemblée un représentant des membres du personnel et actionnaires de la banque. “Je comprends mais ce n’est pas comme cela que ça fonctionne !”, a rétorqué Jean-Luc Dehaene, qui a justifié cette décision par les efforts importants réalisés par le management pour redresser la banque et le fait qu’aucun bonus n’ait été octroyé en 2009.

Les syndicats ont également dénoncé le recours à de coûteux consultants extérieurs pour guider la restructuration du groupe, et exigé de connaître leurs émoluments. “Je ne connais aucune banque où les restructurations (suite au krach de 2008) se sont faites sans aide extérieure, a encore défendu Jean-Luc Dehaene. Il est sain d’avoir un éclairage extérieur.”

Le président du conseil d’administration de Dexia a toutefois livré aux syndicats le coût de ces consultants extérieurs : 162 millions d’euros en 2008, 124 millions en 2009, et quelque 110 millions d’euros pour 2010.

Trends.be, avec Belga

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