Le Bel 20 termine l’année dans le rouge, une première depuis 2011

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Le Bel 20 a terminé l’année plus bas qu’il ne l’avait commencée, pour la première fois depuis 2011. Malgré une dernière séance de 2016 tout juste dans le vert (+0,15%), l’indice vedette de la Bourse de Bruxelles a clôturé vendredi à 3.606,36 points, ce qui représente une baisse de 2,54% par rapport à la fin 2015.

Le Bel 20 restait sur quatre années de belles progressions: 12,63% en 2015, 12,36% en 2014, 18,09% en 2013 et 18,83% en 2012. En 2011, l’indice avait par contre reculé de près de 20% (-19,2%).

Notre indice-phare fait quelque peu figure de cancre de la classe européenne. A Londres, le “Footsie” (FTSE 100) a terminé l’année sur un record absolu et affiche une croissance annuelle de 14%. Le Dax des 30 valeurs vedettes allemandes, à Franfort (+6,87), et le Cac 40, à Paris (+4,85%), terminent l’année sur des performances honorables.

Mais le tableau n’est pas si sombre pour le Bel 20 si l’on tient compte des dividendes versés durant l’année écoulée par les entreprises qui le composent. “En comptant les dividendes, les investisseurs n’ont pas perdu d’argent” cette année, souligne le spécialiste boursier Pascal Paepen.

On retiendra que 2016 a été particulièrement tumultueuse, avec un début d’année cauchemardesque pour les Bourses, tirées vers le bas par la faiblesse des cours du pétrole et des craintes sur la croissance chinoise.

Après avoir touché son plancher de l’année en cours de séance le 11 février, à 3.117,16 points, le Bel 20 s’est redressé, soufflant le chaud et le froid jusqu’au résultat du référendum sur le Brexit fin juin. Le vote britannique en faveur d’une sortie de l’Union européenne a donné un nouveau coup de bambou aux marchés, le Bel 20 perdant plus de 10% en une poignée de jours et retombant quasi à son plus bas niveau de l’année, avec 3.127,94 points touchés en séance le 27 juin. Les pertes liées au Brexit seront toutefois rapidement résorbées, du moins en partie.

Les attentats qui ont frappé l’Europe ces derniers mois, et singulièrement à Bruxelles et Zaventem le 22 mars, n’ont par contre pas pesé sur les Bourses. “C’est horrible à dire mais on s’y est comme qui dirait habitué”, constate en substance Pascal Paepen. “Après le 11 septembre, l’impact sur la Bourse a été très grave et les places boursières ont même été fermées. Après Madrid et Paris, il y a encore eu un effet mais après Bruxelles et Berlin, c’est de moins en moins le cas. Les gens ne se laissent plus impressionner, même si un attentat fait du mal à l’économie.”

En seconde partie d’année, le Bel 20 a poursuivi cahin-caha son parcours jusqu’à l’élection de Donald Trump, qui, bien que redoutée dans un premier temps, a poussé Wall Street vers des sommets avec la perspective d’un vaste plan de relance couplé à une baisse des impôts.

A Bruxelles, le Bel 20 est toutefois resté loin de tout record, se contentant d’un petit “rally” en décembre lui permettant tout juste de limiter la casse sur l’ensemble de l’année 2016.

Parmi les composantes de l’indice bruxellois, Umicore (+40%) et Bekaert (+35,59%) ressortent comme les grandes gagnantes. Les deux groupes ont profité d’un redressement des cours des matières premières après plusieurs années difficiles. Viennent ensuite le gestionnaire du réseau haute tension Elia (+16%) et son niveau de dividende élevé, et le chimiste Solvay (+13,13%), qui après avoir dans un premier temps souffert à la suite de son augmentation de capital, a ensuite profité du rachat de Cytec (matériaux composites) et de la transformation de son portefeuille de produits.

Parmi les grands perdants du crû 2016 figurent UCB (-26,82%), tracassée par des contestations visant certains de ses brevets, et Engie (-25,76%), tourmentée par les problèmes liés aux centrales nucléaires. AB InBev (-12,11%), qui a avalé son concurrent SABMiller, Ontex (-13,76%) et Ageas (-12,13%) ont également connu un exercice boursier difficile.

Loin des pauvres performances belgo-belges, Wall Street a affiché une forme olympique ces dernières semaines, profitant d’un “effet Trump” pour enchaîner les records. Avant la clôture vendredi, le Dow Jones affichait une progression annuelle de 13,6%, le Nasdaq des valeurs technologiques de 7,7% et le S&P 500, plus représentatif de l’économie américaine, de plus de 8,7%.

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