‘La reprise de l’économie devrait se poursuivre ces prochaines années’

JAN SMETS succède à Luc Coene à la tête de la BNB. © © BELGAIMAGE

La reprise de l’économie belge devrait se poursuivre, marquée par une bonne performance du marché intérieur. La croissance annuelle du PIB devrait s’établir à 1,3% cette année, 1,5% pour 2017 et 1,6% pour 2018, selon les dernières projections de la Banque nationale de Belgique (BNB), publiées lundi.

L’impact des attentats du 22 mars devrait encore être “perceptible au cours du deuxième trimestre et se répercuter principalement sur le tourisme et, dans une moindre mesure seulement, sur la consommation privée”, commente la BNB. En effet, en observant les suites d’autres attaques terroristes perpétrées sur le sol européen par le passé (Madrid 2004, Londres 2005 et Paris 2015), il apparaît que la “confiance des consommateurs se rétablit en règle générale très rapidement après les attaques”.

Dans l’ensemble, la forte progression de la demande intérieure sera portée par la consommation privée et par les investissements des entreprises, selon la BNB.

Les attentats de Bruxelles ont tout de même pesé au premier trimestre, affectant la croissance de 0,1%, pour n’atteindre que 0,2%, selon les premières estimations de l’Institut des comptes nationaux, soit un niveau nettement inférieur à la moyenne de la zone euro (0,5%). A court terme, le tourisme et l’horeca ont souffert de la double attaque, le nombre de nuitées passées en Belgique par les étrangers chutant de 30% en mars sur base annuelle, mais les dépenses supplémentaires en matière de sécurité faites dans la foulée des événements pourraient gonfler la consommation publique en 2016, prédit la Banque.

140.000 créations de postes d’ici fin 2018

Concernant les projections pour ces trois prochaines années, le gouverneur de la BNB, Jan Smets, relève “une création d’emplois très intéressante”, tablant sur 140.000 créations de postes d’ici fin 2018, après déjà quelque 40.000 emplois l’an dernier.

Quant au déficit public, s’il est maintenu sous les 3% (-2,8% en 2016), “des efforts supplémentaires sont nécessaires pour arriver à un équilibre structurel” en 2018, souligne le gouverneur. Ces efforts peuvent être chiffrés à 8 à 9 milliards d’euros qui pourraient être trouvés d’abord “en assurant le rendement de mesures déjà prises” par le gouvernement, a ajouté M. Smets, tout en reconnaissant la nécessité de lancer d’autres mesures.

La BNB a également mis en garde contre une inflation sous-jacente toujours plus élevée, qui pourrait atteindre 2% en 2018 (contre 1,5% en zone euro), et les risques qu’une telle situation présenterait pour la compétitivité.

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