La City se vengera-t-elle sur la taxe Tobin ?

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La guerre est déclarée entre les financiers de la City de Londres et les autorités européennes. Les secondes veulent imposer davantage de régulation aux premiers. La Grande-Bretagne, interdite de veto dans le dossier de la régulation financière, pourrait se rattraper en bloquant la taxe sur les transactions financières.

Hostile à toute régulation supplémentaire malgré la crise financière, la City de Londres a de nouveau sonné l’alarme contre des projets de réforme en discussion entre Européens, qui menacent, selon elle, ses intérêts fondamentaux.

Porte-parole du secteur, l’Association des banquiers britanniques (BBA) a relayé ces craintes dans une lettre adressée à Michel Barnier, commissaire européen aux Services financiers, à la veille d’une rencontre mardi à Luxembourg des ministres des Finances de l’UE.

Les grands argentiers se pencheront, à cette occasion, sur des propositions de la Commission européenne pour mieux encadrer les produits dérivés, pointés du doigt pour leur opacité durant la crise de 2008-2009 et dont la grande majorité des échanges européens s’effectue à Londres. Une telle réforme se traduirait par une “dégradation spectaculaire en matière de choix et d’efficacité” de ces produits, met en garde la lettre rendue publique lundi par la BBA et cosignée par les responsables de plusieurs fonds d’investissement.

La Commission veut obliger tous les produits dérivés à passer par des chambres de compensation, organismes qui assurent le bon déroulement des opérations et jouent le rôle de fonds de garantie.

Régulation financière : la City se vengera-t-elle sur la taxe Tobin ?

Ce dossier de régulation financière se décide à la majorité qualifiée, privant la Grande-Bretagne de son droit de veto, une arme à laquelle elle peut en revanche recourir sur les dossiers liés à la fiscalité. Elle pourrait s’en servir pour bloquer la taxe sur les transactions financières proposée la semaine dernière par José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, un autre projet qui fâche sérieusement la City.

“Une telle taxe fera perdre des emplois et le coût en sera supporté par l’ensemble de l’économie, avait aussitôt réagi la BBA. L’Union européenne ferait mieux de se concentrer en ce moment sur des politiques de croissance.”

Trends.be, avec Belga

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