“L’investisseur belge ne saisit pas les opportunités de marché”

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L’investisseur belge accorde une place importante à la relation humaine dans ses investissements mais il affiche certaines lacunes en matière de connaissances financières, ce dernier point pouvant expliquer pourquoi il a tendance à ne pas saisir les opportunités, ressort-il d’une enquête réalisée par le gestionnaire de fonds Legg Mason.

Le “Global investment survey 2018” a interrogé cet été 16.810 investisseurs dans 17 pays, dont plus de 800 en Belgique. Les personnes sondées, âgées de 18 à plus de 80 ans, devaient prévoir d’investir au moins 10.000 euros dans l’année à venir. Ces investisseurs belges sont 70% à recourir à des conseillers financiers et sont avant tout à la recherche de transparence, de conseils sur-mesure et d’explications claires, les performances de leur conseiller et les frais leur apparaissant secondaires.

Pour investir, le Belge a besoin de contacts humains et il apparaît qu’il connaît mal certaines technologies comme les “robots-conseillers”. “Pour l’investisseur belge, placer de l’argent est quelque chose de sérieux, il a besoin d’avoir quelqu’un en face de lui avec qui il peu discuter et pas un algorithme”, souligne Eric Simonnet, responsable du marché Benelux pour Legg Mason. Le Belge ne semble pas beaucoup s’y connaître en investissement durable (23% seulement déclarent connaître ce type de placements) même si 40% des sondés affirment qu’ils vont augmenter leurs investissements suivant une approche durable (ESG, c’est-à-dire répondant à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance). “Le défaut d’information et de conseil représente l’une des principales barrières à ce type d’investissement”, constate Eric Simonnet.

Interrogé sur la catégorie d’investissement qui selon lui offrira les meilleurs opportunités au cours des 12 prochains mois, l’investisseur du Plat pays confirme l’adage selon lequel “le Belge a une brique dans le ventre” et cite en premier lieu l’immobilier (39%), devant les actions internationales (35%) et les actions nationales (22%). L’investisseur belge est majoritairement confiant en son avenir financier et son portefeuille d’investissement se compose essentiellement de cash (31%), d’actions (22%) et d’immobilier (21%). Les craintes les plus citées par les investisseurs belges pour leurs investissements sont l’instabilité économique mondiale (49%), l’instabilité politique mondiale (47%), les guerres commerciales entre pays (46%), la faiblesse des taux d’intérêt et des rendements (42%), le Brexit (39%), une charge fiscale croissante (37%) et la volatilité des marchés boursiers mondiaux (37%). A cet égard, à peine 22% des Belges se disent prêts à investir en cas de crise financière, le célèbre adage boursier “Acheter au son du canon, vendre au son du clairon” semblant échapper aux Belges. “Le Belge court après le marché: plus les marchés montent plus ils sont prêts à investir. L’investisseur belge ne saisit pas les opportunités de marché”, relève encore Eric Simonnet.

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