L’investissement durable séduit surtout les nouvelles générations

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Si l’investissement durable gagne en intérêt au fil du temps, c’est principalement grâce à la génération Y, soit les personnes nées après 1980.

Parmi cette génération, un investisseur sur deux investit déjà dans des fonds d’investissements durables contre 40% pour la génération X et 31% pour les baby boomers, ressort-il jeudi de l’enquête Global Investor Study 2017 de la société de gestion d’actifs Schroders.

L’enquête, menée en juin dernier, a interrogé quelque 22.100 investisseurs issus de 30 pays, dont 414 en Belgique. Elle s’intéressait aux investisseurs déjà actifs qui prévoient de consacrer au moins 10.000 euros à des fonds dans les 12 mois à venir.

Il en ressort que l’intérêt pour l’investissement durable progresse, 78% des personnes interrogées affirmant que celui-ci leur semble plus important aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Deux tiers d’entre eux affirment d’ailleurs avoir augmenté la part allouée aux investissements durables sur cette période.

Les Belges – à l’image du Vieux continent – sont par contre à la traîne, les proportions n’étant que de 69 et 54%. Notre pays ne se classe en effet que 26e sur les 30 pays concernés par l’enquête en matière de durabilité. Le trio de tête est formé de l’Indonésie, l’Inde et les Etats-Unis. Brésil et Chine complètent le top cinq. “À l’exception des Etats-Unis, il semble que les pays dont les citoyens sont davantage confrontés à la pollution, à des tensions sociales ou à une gouvernance déficiente sont relativement plus susceptibles de tenir compte de ces facteurs dans leurs décisions d’investissement”, relèvent les auteurs. Et la “mauvaise place” de la Belgique, mais aussi des Pays-Bas et du Danemark, s’explique, selon Wim Nagler, Sales Director Belgium & Luxembourg chez Schroders, par “la maturité des marchés” de nos pays. “Les marchés matures tiennent ces éléments en compte depuis bien longtemps, tandis que dans les pays émergents ils recevaient très peu d’attention il y a quelques années encore.” En d’autres mots, la question de la durabilité ne se pose parfois simplement pas dans les pays nord-européens “puisque cela doit toujours être le cas”, les investisseurs institutionnels ayant inscrit définitivement ce critère comme la norme il y a déjà bien longtemps.

Un investissement durable consiste à investir dans des sociétés qui gagneront en rentabilité grâce à leur proactivité dans la préparation aux bouleversements environnementaux et sociaux, dans des entreprises plus performantes au regard des critères d’environnement, de société ou de gouvernance ainsi qu’éviter les sociétés actives dans des secteurs controversés (alcool, armes, tabac, …). Des notions plutôt bien maîtrisées par les investisseurs, puisque seule une personne interrogée sur 10 ne connait pas le concept des fonds durables. Et ce gap devrait encore se résorber puisque ce genre de fonds représente le premier sujet méconnu d’investissement sur lequel souhaitent se renseigner les répondants, devant les classes d’actifs et l’effet de décumul.

Autre particularité notable chez les investisseurs belges, lorsqu’on leur demande s’ils ont investi ou investiraient en fonds durables pour l’impact positif ou pour le profit potentiel, ils sont plus nombreux à choisir la seconde option, tandis qu’à l’échelle mondiale, c’est l’impact positif qui serait l’élément déterminant. Là encore, on peut pointer la maturité du marché d’investissement en Belgique. In fine, “les investisseurs veulent gagner de l’argent, le sens du réalisme est plus présent en Belgique” que dans les pays qui ont pris plus tard conscience de ces enjeux.

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