KBC supprime 1400 emplois en Belgique

Johan Thijs, CEO de KBC © belgaimage

Le bancassureur KBC a annoncé mercredi une réduction de ses effectifs en Belgique de 1.400 collaborateurs. Cela concerne des employés du siège social, des fonctions de support ainsi que du réseau d’agences à travers le pays, indique le groupe dans un communiqué.

Une partie de ces emplois perdus, soit 300 fonctions, seront désormais assurés depuis la République tchèque et la Bulgarie (les centres de services partagés de Brno et Varna), où le groupe est également implanté. Une telle évolution était crainte par les syndicats.

La suppression de ces emplois aura lieu au cours des “trois prochaines années” et “sera entièrement compensée par des départs naturels”, dont des départs à la retraite. Ces dernières années, les départs naturels dépassaient les 500 ETP (équivalents temps plein) par an, assure le groupe. “Par conséquent, aucun plan de licenciement collectif obligatoire ni plan de départ collectif n’est prévu ou requis”, précise-t-il. Parallèlement, des contrats avec 400 sous-traitants externes seront supprimés, principalement dans l’informatique et parmi les intérimaires.

L’annonce est en fait le résultat d’une réflexion entamée en mai dernier, quand le groupe, dont dépend entre autres CBC Banque&Assurance, avait annoncé le lancement d’un “exercice interne” pour envisager une optimisation, une “révision”, de sa structure de gouvernance. Le bancassureur avait alors lancé la réflexion au sein de son management, demandant aux directeurs généraux de chaque département de dégager des pistes pour améliorer l’efficacité opérationnelle à leur niveau.

La mise en oeuvre du “plan” qui en résulte, à l’échelle du groupe, débute dès ce mois de septembre, prévient KBC. Il se poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2022. Il est question de déménager certaines sections, et d’automatisation.

“Les organisations doivent être plus agiles afin de pouvoir prendre des décisions et mettre en oeuvre les changements plus rapidement”, justifie mercredi le CEO de KBC Groupe, Johan Thijs, par voie de communiqué. “Grâce à cet exercice, notre organisation sera plus agile et plus plate, avec moins de niveaux de décision”, ce qui devrait finalement bénéficier au client, assure-t-il. “Cet exercice d’optimisation aura des conséquences pour certains de nos collaborateurs”, admet le CEO, qui promet cependant que le “redéploiement” du personnel impacté est essentiel, avec éventuellement la recherche de “solutions alternatives” là où ce n’est pas possible. “L’exécution de cet exercice se fera dans le respect, comme nous le faisons toujours”, conclut le Limbourgeois, présent au sein de l’entreprise depuis 1988.

Les grandes lignes du plan d’optimisation ont été présentées au personnel mercredi matin, et les détails pour chaque département devraient parvenir aux employés concernés au cours des prochaines semaines. L’impact concret et individuel sur les employés, dans chaque département, doit d’ailleurs encore se préciser dans de nombreux cas, car “actuellement, les personnes concernées ne sont identifiées que dans une mesure limitée, c’est-à-dire là où des redéploiements concrets sont déjà en cours ou ont été élaborés”.

“KBC a l’intention d’apporter les changements nécessaires dans le plein respect de ses employés et par un dialogue ouvert et constructif avec toutes les parties prenantes et les partenaires sociaux”, précise encore l’entreprise.

Dans les trois prochaines années, le nombre d’employés du groupe va également baisser, d’au moins 250 par an, en République tchèque, où un exercice de transformation similaire a été entamé plus tôt dans l’année. Plus de 400 emplois ont déjà été supprimés entre juillet 2018 et fin juin 2019 chez CSOB, la banque tchèque qui appartient au groupe KBC.

Le plan d’optimisation ne concerne pas la branche wallonne CBC

Un porte-parole du groupe KBC a confirmé mercredi en fin de matinée que l’exercice d'”optimisation de la gouvernance à l’échelle du groupe”, tel que présenté par l’entreprise lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire le même jour, ne concerne pas la filiale wallonne du groupe, CBC Banque & Assurance.

“CBC a son propre plan d’expansion”, indique le porte-parole du groupe. La suppression de 1.400 emplois dans le cadre de ce plan d’optimisation, qui court à partir de ce mois de septembre et jusque fin 2022, ne concernera donc pas les employés directs de CBC Banque & Assurance, confirme-t-il.

Le bancassureur KBC avait annoncé en mai dernier une vague de fermetures d’agences et de transformations en distributeurs automatiques, et le CEO Johan Thijs a laissé entendre mercredi que l’on pouvait s’attendre à la poursuite de cette évolution à l’avenir. Mais le plan d’expansion de la filiale wallonne suit une ligne directrice bien différente, selon les explications mercredi de Fabien Tyteca, porte-parole de CBC: “Dans le plan d’expansion propre à CBC, on s’est entre autres fixé des objectifs comme l’acquisition de 80.000 nouveaux clients entre 2015 et 2020. (…) Nous avons au contraire un plan d’investissement, entre autres pour la relocalisation et l’ouverture d’agences, dans une logique spécifique à la Wallonie”, indique-t-il.

CBC Banque & Assurance, qui a inauguré l’an dernier son nouveau siège “au coeur de la Wallonie”, à Namur, compte “environ 86 agence et 8 centres de banque privée” sur toute la Région, pour environ 320.000 clients. CBC emploie un peu plus de 1.100 collaborateurs.

KBC Groupe compte au total en Belgique environ 14.000 employés.

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