HSBC donne sa version du “SwissLeaks”

HSBC © Reuters

Secouée par les révélations de la nouvelle enquête du réseau international de journalistes d’investigation ICIJ sur la fraude fiscale, la banque HSBC a fait parvenir, en réaction, un texte au journal Le Monde dimanche et un communiqué à l’AFP ce lundi. Morceaux choisis.

La banque britannique HSBC s’est fendue d’un texte adressé au Monde en réaction au nouveau scandale du SwissLeaks. Une défense en quatre points.

Sa version des faits. “Entre fin 2006 et début 2007, un informaticien de Suisse, Hervé Falciani, a systématiquement et délibérément récupéré les détails des comptes et clients. Cette action constitue une violation flagrante du droit pénal suisse. Il est accusé d’avoir tenté de vendre les données à des banques libanaises sous un faux nom.”

Transparence. “HSBC a coopéré et continue de coopérer dans la mesure du possible pour répondre aux demandes d’information des gouvernements concernant les titulaires de comptes. Cependant, fournir des données relatives aux clients à des autorités étrangères constituerait en soi une infraction pénale au regard du droit suisse. […] De récentes allégations d’un policier français travaillant à Nice laissent penser que les données ont été manipulées et pourraient donc contenir des inexactitudes notables.”

Mea Culpa. “HSBC a mené de nombreuses initiatives visant à empêcher l’utilisation de ses services bancaires aux fins d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent. Nous reconnaissons et sommes responsables des manquements passés en matière d’observation des règles et de contrôle.”

Mesures strictes. “HSBC Private Bank Suisse a multiplié par trois les professionnels de la déontologie et amélioré ses procédures de connaissance des clients. A la suite de ce repositionnement, HSBC Private Bank Suisse a réduit sa clientèle de près de 70 % depuis 2007. […] En 2007, les actifs totaux de la clientèle de HSBC Private Bank Suisse s’élevaient à 118,4 milliards de dollars. A la fin 2014, ce montant avait été réduit pour atteindre 68 milliards de dollars.”

“Des pratiques du passé”

La filiale suisse de la banque britannique HSBC a ensuite assuré dans un communiqué transmis à l’AFP lundi avoir “changé”, après les “manquements constatés en 2007”.

“HSBC (Suisse) a entamé une transformation radicale en 2008 pour empêcher que ses services soient utilisés pour frauder le fisc ou blanchir l’argent sale”, a indiqué le directeur général de cette filiale, Franco Morra, dans ce communiqué.

Selon la banque, une “nouvelle direction a procédé à un examen en profondeur des affaires, ce qui inclut des fermetures de comptes de clients qui ne correspondaient pas aux standards élevés de la banque, et la mise en place d’un système très poussé de contrôle interne”.

HSBC Suisse “n’est pas intéressé à nouer des relations d’affaires avec des clients ou potentiels clients qui ne répondent pas à nos exigences en matière de criminalité financière”, ajoute la banque.

“Ces révélations concernant des pratiques du passé doivent rappeler que ce vieux modèle d’affaires de la banque privée suisse n’est plus acceptable”, a conclu le directeur général.

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