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Faut-il quitter la fête boursière ou continuer à s’amuser, et risquer la gueule de bois ?

La Bourse va bien, surtout depuis le début de l’année. Les indices sont tous au vert et les épargnants qui ont fait confiance à leurs conseillers ont eu raison jusqu’à présent, car ils ont enregistré en trois mois des rendements à deux chiffres, à comparer avec les rendements à moins de 1% pour la plupart des livrets d’épargne !

Les seuls qui au fond sont légèrement inquiets, ce sont les conseillers et les gestionnaires en actions. Que peuvent-ils dire à leurs clients ? Que la fête boursière va continuer ? Ou qu’il faut qu’ils se retirent de cette fête pour mettre à l’abri l’argent gagné ? La question est extrêmement difficile à trancher.

Sur la base d’un pur raisonnement, le prix des actions européennes est déjà très cher sur base historique. C’est en soi déjà un argument pour s’en éloigner. Mais en même temps, la plupart des spécialistes vous diront que, comme les autres placements dits “sans risque” ne rapportent rien – du fait de la politique des taux d’intérêt bas imposée par la Banque centrale européenne -, le marché des actions apparaît comme le seul refuge pour toutes ces liquidités disponibles sur le marché et qui cherchent désespérément un peu de rendement. Donc, sur la base de ce dernier argument, le marché des actions reste un must.

Faut-il quitter la fête boursière ou continuer à s’amuser, et risquer la gueule de bois ?

Le problème, c’est qu’au même moment, des voix autorisées s’élèvent pour dire que nous sommes devant une “bulle” boursière qui risque à tout moment d’éclater. Le dernier qui vient de le faire n’est pas l’épicier du coin, mais bien Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan, l’une des banques privées les plus puissantes au monde. Et comme il ne fait pas dans la dentelle, il dit dans sa lettre aux actionnaires que “la pire crise financière jamais vue dans l’histoire est devant nous”. Rien que ça !

Certains essaient de se rassurer en se disant que les dérapages boursiers dont on parle ont surtout lieu en Chine et aux États-Unis, mais pas du tout en Europe. D’autres disent que c’est surtout le marché obligataire qui est visé, et nettement moins le marché des actions. Bref, les uns se font peur et les autres tentent de se rassurer.

Les seuls dans cette histoire qui ont un job difficile, ce sont les gestionnaires en actions. Que faut-il dire au client ? Le pousser à la prudence et lui dire de prendre ses bénéfices en attendant de voir plus clair ? Oui, c’est possible, et certains le font. Mais comment réagira le client s’il voit que le marché des actions continue de grimper pendant des mois encore, alors qu’il s’en est retiré sur les bons conseils de son gestionnaire ? Et que dire à ceux qui ont raté la hausse de la Bourse ? Doivent-ils attendre une correction pour entrer à bon prix sur le marché des actions ou peuvent-ils prendre le train en marche, au risque de devoir subir une correction d’ici quelques mois ? Voilà quelques-unes des questions difficiles auxquelles doivent répondre les spécialistes en actions aujourd’hui.

Le moins que l’on puisse dire est que leur métier est très difficile, car raisonner est une chose, maîtriser le timing de l’évolution des actions est en revanche impossible. Le client, hélas, ne s’en rend pas toujours compte et souhaite, malgré toutes ces incertitudes, avoir des réponses claires, précises et nettes. Bref, c’est la quadrature du cercle.

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