Elliott, un fonds gérant 35 milliards de dollars d’actifs dans le monde

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Le fonds d’investissement américain Elliott Management Corporation, qui vient de prendre le contrôle du club de football italien de l’AC Milan, gère au total 35 milliards de dollars d’actifs dans le monde, des télécoms à la santé, en passant par l’immobilier.

Il est l’un des fonds activistes les plus puissants au monde, engageant souvent des bras de fer avec la direction des groupes dans lesquels il entre au capital.

Son fonds principal, “Elliott Associates”, a été créé en 1977 par Paul Singer, âgé aujourd’hui de 73 ans et dont la fortune personnelle est évaluée à 2,9 milliards de dollars par le magazine Forbes.

Elliott se retrouve à la tête de l’AC Milan car Li Yonghong, qui avait racheté le club en 2017 avec d’autres investisseurs chinois, n’est pas parvenu à lui rembourser 32 millions des plus de 300 millions d’euros que le fonds américain lui avait prêtés pour cette acquisition.

En Italie, le fonds n’en est pas à son premier coup d’éclat. Il a ravi début mai à Vivendi le contrôle du conseil d’administration de l’opérateur Telecom Italia, alors même que le groupe français en est le premier actionnaire avec 23,94% du capital, contre quelque 9% pour Elliott.

Tous azimuts

Ce fonds d’investissement agit tous azimuts. Il a lancé en mai une offre publique d’achat sur le groupe de santé américain Athenahealth dont il entend prendre le contrôle total et qu’il veut retirer de la cote.

Il met aussi actuellement sous pression la société foncière Hammerson, basée à Londres, et le groupe industriel allemand GEA.

En 2015, Elliott s’en était pris à l’empire sud-coréen Samsung, contestant en tant qu’actionnaire minoritaire les termes financiers de la fusion de deux unités de Samsung, Cheil Industries et C&T.

Ce bras de fer avait débouché sur un retentissant scandale de corruption et d’abus de biens sociaux impliquant Lee Jae-Yong, le petit-fils du fondateur, et provoqué la chute de l’ex-présidente du pays Park Geun-Hye.

Le fonds d’investissement est également connu pour ses relations tendues avec les gouvernements de pays en difficulté, dont il rachète les dettes en raison des hauts rendements qui y sont attachés. Ses échanges musclés avec Cristina Kirchner, l’ancienne présidente de l’Argentine, sont légendaires.

Son intérêt pour ces pays fragilisés financièrement et ses méthodes de négociation particulièrement dures lui ont valu le surnom de fonds “vautour”.

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