Dexia : “C’était la guerre des tranchées !”

© Image Globe/Eric Vidal

Le plan de restructuration de Dexia de 2010 n’a jamais été accepté par la Commission européenne. Cela a provoqué une véritable “guerre des tranchées”, révèle Bernard Thiry, patron d’Ethias et administrateur de Dexia SA.

Le plan de restructuration de Dexia, mis en oeuvre après le premier sauvetage de la banque belgo-française en 2008, a généré une “guerre de tranchées” avec la Commission européenne, a témoigné lundi Bernard Thiry, administrateur délégué d’Ethias et l’un des administrateurs de Dexia SA, devant la commission spéciale Dexia.

Ce plan, convenu en 2010, n’a jamais été accepté par l’exécutif européen, a indiqué Bernard Thiry, arrivé en 2009 au conseil d’administration de Dexia SA. Le rôle du conseil d’administration a dès lors été limité à celui d’observateur, alors que les services de la Commission et des Etats entretenaient leur guerre des tranchées.

Côté actionnaires, un “pacte” existait entre d’un côté les belges Ethias, Arco et Holding Communal, et d’autre part les Français de la Caisse des dépôts et consignations et sa filiale d’assurances CNP. Dans ce gentlemen’s agreement, les partenaires étaient convenus d’adopter le plus souvent possible des positions communes vis-à-vis de l’extérieur. Mais ce ne fut pas une réussite.

“J’ai proposé à un moment de créer une banque d’affaires commune pour examiner la proposition de la direction de fusion entre Dexia SA et Dexia Banque Belgique, mais rien n’en est sorti”, a indiqué Bernard Thiry.

Accélérer le démantèlement du portefeuille de défaisance (legacy) de Dexia menaçait de provoquer des problèmes : “Nous aurions pu aller plus vite, avec des pertes de 20 % à 25 %, mais au risque d’entamer notre point fort, la solvabilité”, a estimé Bernard Thiry.

C’est finalement en mai 2011 qu’un nettoyage drastique a été adopté, non sans hésitation au sein du CA. Selon Bernard Thiry, chacun était alors persuadé que le groupe ne pourrait supporter de chocs externes supplémentaires : “Certains indicateurs étaient à l’orange. Je constate avec regret qu’aucune réflexion commune n’a été menée.”

Trends.be, avec Belga

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