De grandes banques interdisent l’achat de bitcoin par carte de crédit

© REUTERS/Benoît Tessier

La banque britannique Lloyds Banking Group a annoncé ce lundi avoir interdit les achats de bitcoin par ses clients munis de carte de crédit, suivant l’exemple de plusieurs grandes banques américaines qui craignent des problèmes d’endettement.

“A Lloyds Bank, Bank of Scotland, Halifax et MBNA (ses filiales, ndlr), nous n’acceptons pas les transactions en cartes de crédit impliquant l’achat de crypto-monnaies”, explique un porte-parole de la banque.

Il s’agit du premier grand établissement britannique à dévoiler une telle décision qui intervient au moment où le bitcoin n’en finit pas de plonger. Il évolue désormais sous les 8.000 dollars, loin des 20.000 dollars frôlés en décembre.

La décision de Lloyds cible uniquement les cartes de crédit, qui permettent de réaliser des achats en s’endettant, ce qui est de nature à alimenter la spéculation autour des crypto-monnaies de la part de particuliers pas toujours solvables.

Dans le sillage de banques américaines

Aux Etats-Unis, les banques JPMorgan, Bank of America et Citigroup ont chacune annoncé une mesure similaire en fin de semaine dernière, a rapporté l’agence Bloomberg.

JPMorgan, qui a décrété cette interdiction samedi, a expliqué ne pas vouloir du risque de dette associé aux transactions, selon une de ses porte-parole, Mary Jane Rogers.

Bank of America avait pris la même mesure vendredi. La politique s’applique à toutes les cartes personnelles et d’affaires, selon une note de service, mais n’affecterait pas les cartes de débit. À la différence des cartes de crédit, les cartes de débit ne peuvent pas entraîner de découvert.

Citigroup a pour sa part déclaré arrêter lui aussi les achats de devises virtuelles via ses cartes de crédit. “Nous continuerons de revoir notre politique au fur et à mesure que ce marché évoluera”, a déclaré une porte-parole, Jennifer Bombardier.

Outre les risques financiers, les banques souhaitent éviter que des réseaux criminels utilisent des cartes de crédits lors de transactions avec les monnaies numériques.

Régulation

L’utilisation du bitcoin a fait l’objet de multiples avertissements à travers le monde, de la part des autorités et des banquiers centraux, même si quelques grandes Bourses américaines ont lancé des contrats réservés aux professionnels, donnant ainsi une certaine légitimité à cet actif.

Au Royaume-Uni, le gouvernement a appelé fin janvier à Davos à réguler le bitcoin rapidement, avant que ce dernier ne puisse finir par représenter une vraie menace pour le système financier.

La monnaie virtuelle est particulièrement volatile – elle peut perdre ou gagner des centaines de dollars en moins d’une heure – et échappe pour l’heure à toute régulation.

La Corée du Sud et la Chine ont déjà pris des initiatives pour mieux l’encadrer et les ministres français et allemand des Finances vont présenter des propositions communes lors du sommet G20 Finances prévu à Buenos Aires à la mi-mars.

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