Crise en Ukraine: la Bourse de Moscou respire après le plongeon de lundi

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La Bourse de Moscou a terminé la séance de mardi sur une hausse de plus de 5%, regagnant du terrain après son plongeon de plus de 10% de la veille dû aux inquiétudes sur la crise en Ukraine et ses répercussions sur l’économie russe.

Les deux indices de la place financière moscovite, le Micex et le RTS, ont clôturé respectivement en hausse de 5,26% et 6,20%.

Wall Street plie, mais ne rompt pas

La crainte d’une intervention armée russe a fait trembler Wall Street lundi soir, dans le sillage des Bourses mondiales, même si les indices new-yorkais ont évité l’effondrement: le Dow Jones a lâché 0,94% et le Nasdaq 0,72%.

Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 153,68 points à 16.168,03 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,82 points à 4.277,30 points.

L’indice Standard & Poor’s 500, a abandonné 1,09% (-13,72 points) à 1.845,73 points. L’indice élargi avait atteint un sommet historique vendredi, à 1.859,45 points.

Lundi, à la suite des Bourses européennes et de la place financière moscovite, les indices new-yorkais avaient entamé la journée en nette baisse, la crise ukrainienne s’installant au centre des préoccupations. “Avec tout ce qui se passe” entre la Russie et l’Ukraine, “il n’y a qu’un mot d’ordre: fuir le risque. On vend et on pose des questions après”, expliquait Michael James, de Wedbush Securities.

Le marché obligataire, prisé des investisseurs en temps de crise, a avancé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,607% contre 2,658% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,557% contre 3,592% à la précédente clôture.

Le pétrole new-yorkais dopé par la crise ukrainienne

Par contre, les cours du pétrole ont bondi à New York et clôturé lundi à leur plus haut niveau depuis septembre. Le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en avril a grimpé de 2,33 dollars à 104,92 dollars le baril, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les investisseurs craignent que la montée des tensions dans cette région ait un impact direct sur l’approvisionnement du marché mondial en brut.

“Le monde ne peut pas se permettre de perdre le brut et le gaz que la Russie exporte”

Selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), la Russie était en 2012 le deuxième producteur mondial de brut, derrière l’Arabie Saoudite et devant les États-Unis, avec une production représentant 12,6% de l’offre mondiale. En janvier toutefois, la Russie a produit plus de 10 millions de barils par jour, soit plus que l’Arabie Saoudite, dont la production s’est montée à 9,62 millions de barils par jour selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

“Le monde ne peut pas se permettre de perdre les 4,8 millions de barils de brut par jour que la Russie exporte. Ni les 198 milliards de mètres cubes de gaz naturel qui alimentent l’Europe et l’Asie”, soulignait Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. “L’Ukraine est la porte de sortie du gaz naturel vers l’Europe et c’est un sujet très sensible”.

En 2012, la Russie était le deuxième producteur mondial de gaz naturel, selon les données collectées par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA). Cette année-là, 76% des exportations russes de gaz naturel ont été dirigées vers l’Europe, principalement vers l’Allemagne, la Turquie, l’Italie, la France et le Royaume-Uni.

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