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‘Comment les lobbies financiers confisquent la démocratie américaine’

Pour quel candidat les financiers de Wall Street vont-ils voter ? Penser qu’ils voteront automatiquement pour un candidat républicain est un leurre.

D’abord parce que, historiquement, les marchés financiers se comportent mieux sous une présidence démocrate que républicaine. Les milieux financiers gardent, par exemple, un excellent souvenir de la présidence de Bill Clinton. En effet, sous ses deux mandats, les marchés ont grimpé de 210%. C’est un record qui n’a pas encore été égalé !

Bien entendu, les dirigeants de Wall Street ne sont pas fous, et ils s’arrangent pour arroser les principaux candidats de manière plus ou moins équivalente. C’est le cas de la démocrate Hillary Clinton et du républicain Jeb Bush qui ont tous les deux reçus d’importantes contributions des grandes banques de Wall Street. Et d’ailleurs cela se voit, car ni l’un ni l’autre n’ont vraiment attaqué l’industrie financière, alors que le sentiment de l’homme (et de la femme) de la rue est plutôt d’humeur anti-Wall Street.

Comment les lobbies financiers confisquent la démocratie américaine

C’est là le grand problème de la démocratie américaine: elle a été confisquée par les lobbies financiers de toute sorte. Dans le cas du candidat républicain Jeb Bush, non seulement il bénéficie de l’argent de Wall Street, mais en plus, il a été conseiller chez Barclays et chez Lehman Brothers. Bref, ses liens avec la finance sont anciens et étroits. Quant à Hillary Clinton, elle ne peut pas faire semblant d’oublier que les grandes institutions financières de Wall Street ont fait des dons importants à la fondation du couple Clinton pour lutter contre le changement climatique ! Voilà donc pourquoi ces deux candidats restent prudents dans leurs discours lorsqu’on évoque le rôle de la finance dans la crise actuelle.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Donald Trump caracole dans les sondages. Comme il ne dépend pas de Wall Street pour son financement, il attaque violemment le secteur financier en disant que voter pour Clinton ou Bush revient à laisser Wall Street continuer son business habituel ! L’argument, même s’il est simpliste et populiste, n’est pas faux.

Prenons le cas de Hillary Clinton. Elle a dû, comme les autres candidats, faire preuve de transparence et dévoiler son patrimoine. C’est comme cela que l’on a appris que ses conférences et missions de conseils lui rapportent entre 100.000 et 300.000 dollars pièce ! Et parmi les 108 sociétés qui ont payé ses conférences au cours de l’année écoulée, la plupart étaient soit des banques, soit des fonds spéculatifs, soit des représentants d’autres lobbys sectoriels comme la pharma ou la chimie ! Difficile dans ce cas d’encore parler de candidats libres et sereins dans leurs propos.

“Le système de gouvernement aux États-Unis est oligarchique, corrompu et non-démocratique”, a même déclaré l’ancien président américain Jimmy Carter. Les sondages montrent qu’aux élections américaines, ce ne sont pas les électeurs qui décident. Ce les riches qui sont les principaux preneurs de décision. C’est dans ces moments-là que l’on se dit que l’Europe n’a pas que des défauts !

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