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Comment la BCE appauvrit les épargnants

Depuis jeudi dernier, la banque centrale européenne (BCE) a clairement décidé de maintenir les taux d’intérêt très bas jusqu’en 2025. C’est aussi une manière d’appauvrir les épargnants…

Les dirigeants de la banque centrale européenne ne connaissent pas Einstein, sinon ils se seraient souvenus qu’Einstein considérait que “la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent”. Comme vous le savez, depuis 2009, les taux d’intérêt sont bas et ne sont jamais remontés en zone euro. L’idée de maintenir les taux aussi bas est faite pour inciter les ménages à consommer et les entreprises à investir. Autrement dit, ces taux d’intérêt bas, ou négatifs, partent d’un bon principe : doper la croissance de la zone euro.

Mais pour le moment, si ces taux bas nous ont évité la crise, ils ne nous ont pas encore totalement sauvés… La preuve, la croissance est de nouveau en baisse en zone euro. Et que font alors nos autorités monétaires ? C’est simple, elles ont décidé, jeudi dernier, de baisser encore plus les taux d’intérêt… Voilà pourquoi je parlais d’Einstein et de la folie des hommes. Ces taux d’intérêt négatifs jouent le rôle d’un impôt sur l’épargne ; un impôt qui n’a été voté par personne et qui se cache derrière l’expression de “taux d’intérêt négatifs”. D’ailleurs, c’est simple, la banque centrale, en imposant ces taux négatifs, impose une redistribution de la richesse des épargnants vers les emprunteurs (ou si vous préférez, des retraités vers les plus jeunes). Mais, même si c’est la réalité des taux d’intérêt négatif, ce n’est jamais présenté comme cela ou dit aussi brutalement…

Comme il est difficile, ou très délicat, de modifier les droits de succession, la banque centrale européenne (autrement dit, notre autorité monétaire) fait, en réalité, de la distribution sociale sans que ces dirigeants aient été élus. Ce n’est pas très démocratique, mais c’est ce qui se passe sous nos yeux. Bien entendu, tout cela est réalisé dans un seul but : nous sauver du démon de la récession ou de la déflation, et le prix à payer pour ce sauvetage passe par l’appauvrissement de l’épargnant.

La mauvaise nouvelle, c’est que d’après les indicateurs financiers actuels, les taux d’intérêt bas devraient perdurer jusqu’en 2025. Bref, il ne faut pas s’attendre à ce que les rendements sur les livrets d’épargne augmentent avant cette date-là. D’ici là, si nous avons de l’épargne, nous sommes priés de la consommer pour faire tourner la machine économique en achetant des choses parfois inutiles. Ou alors nous devrons aller en Bourse pour chercher du rendement et tant pis pour nous si les mouvements de yo-yo des marchés nous empêchent de dormir…

C’est ce qu’on appelle choisir entre la peste ou le choléra. Et merci qui ? Merci la banque centrale européenne !

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