Bitcoin Challenge: autopsie d’un (mini ?) krach… qui m’a coûté 1.000 euros

© iStock Photos

La panique s’est à nouveau emparée du marché des cryptomonnaies. La faute à la régulation, aux pirates ou à… une baleine japonaise ?

Tous mes clignotants sont au rouge. J’ai beau tourner et retourner mon portefeuille virtuel dans tous les sens, je ne parviens pas à trouver le moindre signe encourageant. Toutes les monnaies virtuelles que je possède, du bitcoin au stellar en passant par l’ether, affichent des rendements négatifs.

Que s’est-il passé ? Le bitcoin, la star des cryptomonnaies, vient de subir une grosse correction. En trois jours, son cours a dégringolé de 9.500 euros à 7.000 euros environ (voir graphique ci-contre). Le bitcoin a perdu un quart de sa valeur. Durant cette période, la chute la plus brutale s’est produite le 7 mars dans la soirée, comme je l’explique en détail dans ce thread (fil) posté sur Twitter. En l’espace de quelques heures, le cours de la cryptodevise s’est tassé de près de 10 %. Un (mini ?) krach.

Cet épisode plombe un peu plus mon portefeuille de placements en monnaies virtuelles, qui n’était déjà pas flambant. Cette fois, j’exige des explications. Pourquoi cette décote brutale, qui propage sur le marché ce qu’on appelle le FUD en langage crypto (Fear, Uncertainty & Doubt : Peur, Incertitude et Doute) ? Mes différents contacts dans la communauté crypto me font remonter trois pistes principales.

  1. La peur de la régulation. Le 7 mars, le gendarme financier américain a émis de nouvelles recommandations concernant le marché des cryptomonnaies. La SEC a rappelé aux plateformes d’échange qu’elles doivent s’enregistrer auprès de ses services. Beaucoup de plateformes ne se sont pas encore conformées à cette injonction, ce qui laisse entrevoir un nouveau tour de vis réglementaire de la part de l’autorité financière américaine. Le marché dérégulé des cryptomonnaies est peu friand de ce genre de menace.
  2. La peur des pirates. Le 7 mars, la plateforme chinoise Binance, l’une des plus grandes bourses d’échange de cryptomonnaies au niveau mondial, a essuyé une tentative de hacking. Les pirates ont réussi à prendre possession d’un robot-trader, qui émet des ordres d’achat et de vente automatiquement pour le compte de certains clients. Ce robot est similaire à celui que j’utilise depuis peu via une autre plateforme (Kraken)… et qui ne me donne pas entière satisfaction. Heureusement, mon robot n’est pas concerné par la tentative de hacking. Par contre, certaines victimes sur Binance ont vu leur robot agir bizarrement : il a commencé à échanger massivement leurs monnaies virtuelles contre du ViaCoin, ce qui a eu pour effet de gonfler artificiellement la valeur de cette monnaie alternative. Les dirigeants de Binance ont bloqué immédiatement les retraits sur la plateforme. Ils assurent que la tentative de hacking a échoué et qu’aucun fonds n’a été dérobé. Possédant moi-même des monnaies alternatives virtuelles sur Binance, j’ai voulu vérifier qu’elles étaient encore là. Après plusieurs tentatives infructueuses de connexion, j’ai enfin pu accéder à mon compte. Tout y est. Ouf.
  3. La peur de la baleine de Tokyo. Certains investisseurs en bitcoin possèdent des quantités énormes de crypto-monnaie. En langage crypto, on les appelle les baleines. Le 7 mars, à Tokyo, un certain Nobuaki Kobayashi a annoncé qu’il avait vendu l’équivalent de 400 millions de dollars en bitcoin et en bitcoin cash (une variante concurrente du bitcoin) depuis septembre. Cette “baleine” japonaise s’occupe de la procédure de recouvrement liée à la faillite retentissante de la plateforme MtGox en 2014, précipitée par la “disparition” mystérieuse de 650.000 bitcoins. Nobuaki Kobayashi disposerait encore de positions importantes en bitcoin et bitcoin cash. Chaque retrait en monnaie traditionnelle réalisé par la “baleine” est susceptible de déstabiliser le marché. C’est peut-être ce qui est arrivé le 7 mars dernier.

Quelles que soient les raisons de ce krach – qui ne me semble pas si mini que ça -, je suis clairement perdant… comme la plupart des investisseurs en crypto-monnaies avec lesquels je communique quotidiennement. Sur mes groupes WhatsApp, c’est la soupe à la grimace. Je suis bombardé d’emojis “tête qui pleure” et de gifs désespérés.

J’ose à peine regarder l’état de mon portefeuille d’investissements. Aux dernières nouvelles, j’ai perdu 1.000 euros sur 4.000 euros investis. Ça pique.

Partner Content