Belfius recueille les fruits de sa diversification

Marc Raisière, CEO de Belfius. © BELGA

Grâce à forte une croissance sur le créneau du crédit aux entreprises, le groupe de banque et d’assurance a dégagé un bénéfice net de 649 millions d’euros, en hausse de 7 % par rapport à 2017.

Bon bulletin pour Belfius en 2018. L’an dernier, le groupe de banque et d’assurance a dégagé un bénéfice net de 649 millions d’euros, contre 606 millions en 2017, soit une hausse plus qu’appréciable de 7 %. C’est d’ailleurs la sixième septième d’affilée, depuis sa reprise par l’État en 2011, que Belfius affiche un résultat en croissance. Une performance dont le président du conseil d’administration, Jos Clijsters, s’est dit “très fier” compte tenu du fait que “2018 n’a pas été une année facile”. Malgré cela, “nous avons gagné des parts de marché dans des segments où nous étions peu présents”, s’est-il félicité, lors de la présentation ce matin, à Bruxelles, des comptes annuels au sommet de la Tour la Tour Rogier, quartier général du groupe, à Bruxelles.

Dans un environnement de taux qui est resté difficile doublé de marchés extrêmement nerveux, Belfius a malgré tout réussi à enregistrer, selon Jos Clijsters, “une année record sur le plan commercial”. Non seulement le groupe signe de très bons résultats dans ces deux segments d’activités traditionnelles que sont les particuliers (retail banking) et des pouvoirs publics (public banking), mais aussi auprès des entrepreneurs, des grandes entreprises et de sa clientèle fortunée (private banking & wealth management). Tout en continuant à déployer sa stratégie de bancassureur belge couplée à une gestion financière forte, “nous avons continué à diversifier nos activités et nos revenus”, a pour sa part souligné Marc Raisière, CEO du groupe.

Merci le corpoarte banking !

Sur un montant record de 17,5 milliards d’euros de prêts octroyés, Belfius a accordé pas moins de 8,8 milliards d’euros de nouveaux crédits aux PME, indépendantes, professions libérales et grandes entreprises. “Nous devions être plus présents sur ces segments, et cela a marché, une affaire sur cinq en Belgique est désormais financée par Belfius”, a insisté Marc Raisière.

Pour combattre des marges sous pression dans le segment du crédit hypothécaire, où la concurrence entre banques fait rage, Belfius a donc fait du volume tout en se focalisant sur le crédit aux entreprises (corporate & business banking), métier où les marges sont meilleures. Sans compter que le caractère belgo-belge du groupe public fait mouche auprès des entrepreneurs, appréciant le fait que “nous pouvons très rapidement prendre des décisions par rapport à leur demande”, selon Jos Clijsters.

Résultat des courses, le groupe est parvenu à stabiliser ses revenus à 2,36 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à 2017, portant ainsi le résultat net des activités bancaires bancaire à 444, 5 millions d’euros (+ 2 %) pour 204,5 millions pour son pôle assurance (Belfius Insurance).

Coûts en hausse

Du côté des coûts, cette stratégie de diversification, qui a permis de compenser la faiblesse des marges dans le retail, s’est traduite par une augmentation des dépenses opérationnelles. Logique. Tout en continuant à investir fortement dans sa transformation digitale (141 millions d’euros), Belfius a engagé l’an dernier pas moins de 320 nouveaux collaborateurs (des corporate bankers, des commerciaux, etc.). Si bien que les frais de personnel ont augmenté de plus de 9 % pour s’établir à 615 millions d’euros. Jos Clijsters parle d’ “une augmentation contrôlée des coûts”, mais le fameux cost income ratio (rapport entre les coûts et les revenus) se monte désormais à 60,4 %, c’est-à-dire au-dessus de l’objectif de 60 % que s’est fixé le groupe.

Pas d’IPO en juin

Pour ce qui est de la structure financière du groupe, la forte dynamique commerciale enregistrée l’an dernier dans un environnement de taux difficile, ne s’est pas faite au détriment de la solidité. La solvabilité de Belfius reste élevée. Le montant de ses fonds propres atteint désormais 8,3 milliards d’euros, contre 6,3 milliards en 2013, soit un ratio CET 1 (noyau dur des fonds propres, ndlr) qui atteint désormais les 16 %. De quoi faire de faire de Belfius l’une des banques européennes les mieux capitalisées. Ce qui ne l’empêchera toutefois pas de verser un généreux dividende à l’Etat belge de 363 millions d’euros (soit un pay-out de… 57 % !). Avec à la clé un return on equity pour les caisses publiques de 7,5 %.

Quant au dossier de l’introduction en Bourse (IPO), postposé dernièrement par le gouvernement, Marc Raisière estime qu’ “il n’est pas opportun, compte tenu de la volatilité actuelle des marchés et de la persistance de taux d’intérêt peu élevés, de préparer une IPO pour le mois de juin”. Il faudra voir aussi le résultat des élections du 26 mai prochain. Cela étant, a ajouté Jos Clijsters, en guise de conclusion, “l’idée d’un IPO n’est pas oubliée, elle reviendra certainement sur la table lorsque l’environnement de taux sera plus positif pour les banques. Si nous voulons continuer à croître et procéder à des acquisitions, nous devons faire appel aux marchés des capitaux.”

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