Vivendi se distingue au sein de Bolloré

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Si l’action Bolloré s’est bien comportée jusqu’ici cette année, c’est notamment grâce à l’évolution très favorable de sa filiale Vivendi. Les résultats semestriels du groupe se sont révélés supérieurs aux prévisions grâce au hit “Despacito” de Luis Fonsi et Daddy Yankee, sous contrat avec une filiale de Vivendi.

La société de médias Vivendi a racheté au holding Bolloré sa participation de 60% dans Havas. À 9,43 euros par action, la transaction s’élève à 2,32 milliards d’euros (et même à 2,36 milliards d’euros si l’on y inclut le versement du dividende). En 2015, les actionnaires de Havas avaient reçu 9 actions Bolloré pour 5 actions Havas détenues, valorisant l’action Havas à 6,82 euros. Bolloré réalise ainsi une confortable plus-value, et pour cela, c’est la trésorerie de Vivendi (473 millions d’euros et des lignes de crédit) qui est sollicitée. À noter que désormais, la comptabilité de Vivendi est totalement intégrée à celle de Bolloré. Ce qui n’est pas sans effet sur les chiffres semestriels.

Sur les six premiers mois, le chiffre d’affaires (CA) de la société à portefeuille a progressé de 42,5%, de 4,95 à 7,06 milliards d’euros. Pas moins de 1,91 milliard d’euros supplémentaires de CA proviennent de la totale consolidation de Vivendi. Si l’on observe l’évolution ” organique ” (hors acquisitions ou désinvestissements, et à cours de change constant), on note une hausse de 5%, ce qui est nettement mieux qu’en 2016. Au niveau des activités, on remarque que la consolidation de Vivendi dans la comptabilité de Bolloré a évidemment également pour résultat que la domination de la division Transport & logistique (Bolloré Logistics et surtout Bolloré Africa Logistics, le plus grand réseau logistique d’Afrique) disparaît en grande partie. Le CA a progressé de 2,9% (+3,8% en termes organiques), à 2,80 milliards d’euros (tout juste moins de 40 % du CA du groupe). C’est la branche Communication qui est la plus importante en termes de CA : 3,03 milliards d’euros ou +173% (+4,4 % de croissance organique ; 43% du CA du groupe).

Le bénéfice opérationnel (EBIT) au niveau du groupe s’est hissé de 45% (de 305 à 443 millions d’euros) ; la consolidation de Vivendi s’y est traduite par un surcroît d’ EBIT de 189 millions d’euros. Cela signifie qu’en termes organiques, le bénéfice opérationnel a reculé de 305 à 254 millions d’euros. Le pôle Transport & logistique a vu son EBIT reculer de 255 à 246 millions d’euros (-3%), mais surtout, on épinglera la nette baisse du bénéfice (-62%) chez Bolloré Energie (deuxième distributeur de combustible ménager en France), de 25 à 10 millions d’euros. La progression globale est donc à mettre intégralement à l’actif de la branche Communication (+135%, à 280 millions d’euros), ce qui implique du reste que cette division contribue le plus largement à l’EBIT (63% de l’EBIT du groupe au premier semestre). Le dividende intérimaire reste inchangé, à 2 centimes d’euro (0,02 euro) par action.

Le hit “Despacito” de Luis Fonsi et Daddy Yankee a été téléchargé plus de 4,6 milliards de fois !

Comme toute société holding, Bolloré détient de nombreuses participations (financières) ou investissements. Dont les participations dans Socfin (Socfinaf et Socfinasia). Sa structure pourrait être nettement simplifiée ces prochaines années, car pour l’heure, les niveaux intermédiaires sont encore nombreux, comme chez la Financière de l’Odet, également cotée en Bourse, qui détient 64% des titres Bolloré. À terme, une simplification est d’ailleurs impérative.

L’action s’est bien comportée jusqu’ici cette année, notamment grâce à l’évolution très favorable de Vivendi. Les résultats semestriels du groupe de médias se sont révélés supérieurs aux prévisions grâce au hit “Despacito” de Luis Fonsi et Daddy Yankee, téléchargé plus de 4,6 milliards de fois sur plusieurs plateformes de streaming. Les auteurs sont sous contrat avec Universal Music Group, filiale de Vivendi.

Nous pensons avoir ramassé Bolloré à un niveau proche de son plancher, et sommes convaincus que le holding permet de miser sur des tendances favorables à long terme. Après la nette évolution du cours cette année, cependant, nous abaissons (pour l’heure ?) notre conseil à ” conserver/attendre ” (rating 2B).

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