Nyrstar ne déçoit pas

Il en avait souvent été différemment ces dernières années, mais le marché a réagi de manière modérément positive au rapport semestriel de Nyrstar. Ce n’est pas tant la conséquence des résultats, en ligne avec les prévisions, que du fait que cette fois, les éléments perturbateurs étaient absents du tableau.

Un premier élément crucial était la confirmation que le lancement reporté de six mois en début d’année de Port Pirie, une usine de haute technologie multimétaux, évolue conformément aux prévisions et reste prévu pour fin septembre, avec un budget (relevé) inchangé, à 660 millions de dollars australiens (AUD). Le cash-flow opérationnel supplémentaire escompté a également été confirmé : 40 millions d’euros en 2018, 100 millions en 2019 et 130 millions à partir de 2020.

Le deuxième élément est la stabilisation de l’endettement du groupe au deuxième trimestre : celui-ci est inchangé à 986 millions d’euros par rapport à fin mars (mais en augmentation de 14% depuis fin 2016). En considérant les paiements anticipés pour les livraisons de zinc et les obligations perpétuelles émises pour le redéploiement de Port Pirie, le repli est finalement limité, de 1,27 milliard d’euros à 1,24 milliard (+7% par rapport à fin 2016). Ce qui nous porte à un rapport demeurant très élevé de 4,7 fois l’EBITDA attendu pour 2017.

Un troisième élément positif est l’évolution de la division minière. Le nouveau directeur Hilmar Rode a indiqué clairement qu’il n’envisageait plus la vente des mines nord-américaines restantes que dans l’hypothèse de prix plus élevés. D’ici 2019, Rode entend produire 200.000 tonnes de concentré de zinc sur une base annuelle, en améliorant considérablement la structure de coûts. Au premier semestre, la production a totalisé 53.000 tonnes, ce qui représente une hausse de 6%, conséquence de la relance plus rapide que prévu de Middle Tennessee. L’an prochain, le groupe redémarrera la dernière mine mise à l’arrêt (Myra Falls). Le financement prévu dans ce cadre (70 millions d’euros) s’opérera au travers d’accords de livraison encore à conclure. Du fait de l’amélioration de la situation dans la division minière, le REBITDA a progressé au premier semestre de 1 million à 15 millions d’euros. Dans la division Fonderie, la production de métal de zinc a augmenté de 2%, à 518.000 tonnes. Grâce à des prix plus élevés pour le zinc (+50%) et le plomb (+28%), et malgré 10% de baisse des revenus sur les charges de transformation du zinc et des coûts énergétiques plus élevés (surtout au niveau de Port Pirie), le REBITDA s’est accru de 13%, à 117 millions d’euros.

Sensibilité au dollar

Au niveau du groupe, le REBITDA a progressé de 23%, à 111 millions d’euros. Le résultat net s’est amélioré mais reste dans le rouge (-21 millions contre -242 millions l’an dernier ; récurrent de -142 millions d’euros à -56 millions) en raison des charges financières élevées (+23%, à 65 millions d’euros). Le dollar récemment en baisse est un élément négatif pour Nyrstar, même si le groupe s’est en grande partie couvert contre cet effet du côté des coûts.

Nyrstar continue de marcher sur la corde raide au niveau financier, mais au cours actuel, nous souhaitons accorder le bénéfice du doute au nouveau directeur, qui a racheté des titres de son entreprise au lendemain de la publication du rapport et à la veille du lancement de Port Pirie (rating 1C).

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 527 millions EUR

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : -21 %

Perf. cours depuis le 01/01 -24 %

Rendement du dividende : –

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