Une nouvelle dynamique chez Anglo-Eastern Plantations!

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné: “Le producteur malaisien d’huile de palme Anglo-Eastern Plantations a annoncé une hausse considérable du dividende. Le groupe commencerait-il à mener une nouvelle politique en la matière, favorable aux actionnaires, comme vous l’espériez?”

Nous avions en effet écrit l’année dernière que l’arrivée en son sein d’une nouvelle génération, à la suite du décès, le 14 juillet, de Mme Lim Siew Kim, présidente du conseil d’administration et actionnaire majoritaire (51,08 %) d’Anglo-Eastern Plantations (AEP) par le biais de Genton International, pourrait initier une nouvelle dynamique. Depuis l’entrée de Genton dans son capital, en 1993, la croissance d’AEP s’est accélérée. Mais du fait de la communication lacunaire d’AEP et de la faiblesse du dividende, la valorisation de l’action a été chroniquement modeste. Pourtant, depuis le début de son existence, AEP aurait pu se permettre de rémunérer décemment ses actionnaires. Des années durant, la trésorerie nette a oscillé entre 75 et 130 millions de dollars. Fin 2022, elle a même atteint 277 millions de dollars, ou quelque 570 pence par action (65% de la capitalisation boursière!). Malgré la politique du dividende décevante, la performance de l’action sur les quatre dernières années a été fort similaire à celle de SIPEF et celle de MP Evans.

Le tout récent rapport annuel marque un changement de cap à plusieurs égards, le plus remarquable étant la proposition d’AEP de multiplier par cinq le dividende brut, encore à 0,05 dollar par action l’année passée. Le rendement brut s’élèverait alors à 2,3%, ce qui serait certes toujours bien inférieur à la moyenne du secteur (4-5%), mais il s’agirait tout de même du dividende le plus important d’AEP. Autre nouveauté: la considération d’un (petit) programme de rachats d’actions. Par ailleurs, le groupe vise à acquérir le plus grand nombre possible de participations minoritaires restantes à un prix raisonnable afin d’accroître encore sa rentabilité. Notons que la cession, envisagée en 2021 déjà, de trois plantations structurellement déficitaires en Sumatra du Sud n’a pas encore eu lieu, mais des négociations sont en cours. La vente de petites plantations en Malaisie est également à l’étude. En outre, AEP entend acheter des plantations d’huile de palme existantes. Bref, une nouvelle dynamique est bien palpable.

L’action s’échange à 875 pence, soit une valorisation par hectare planté (lui appartenant; 71.096 hectares à fin 2022) ultrafaible d’environ 3.500 dollars, contre quelque 7.900 dollars pour SIPEF et plus de 11.000 dollars pour MP Evans. Le profil de croissance et la rentabilité d’AEP sont bien plus faibles que les leurs, mais ne justifient pas un tel écart de valorisation. Le portefeuille modèle pourrait repêcher l’action, si le groupe poursuit sa métamorphose. Nous confirmons notre conseil d’achat (rating 1B).

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